Saturday, December 6, 2008

Staline, le retour d'une icône

Publié le 03 décembre 2008
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Dans une petite église orthodoxe de la banlieue de Saint-Pétersbourg,
une icône pas comme les autres a trouvé sa place, sous le regard
bienveillant des fidèles : elle représente Staline, imposant, aux
côtés d'une sainte.

L'icône a été commandée par un homme d'affaires, Alexandre Evseev, qui
l'a offerte en septembre à l'église de la Sainte Princesse Olga à
Strelna, à quelques encablures de la résidence d'été du tsar
Pierre-le-Grand dans le golfe de Finlande.

Elle représente une rencontre de Joseph Staline avec la bienheureuse
Matrona de Moscou, qui aurait eu lieu dans la capitale soviétique à
l'automne 1941 quelques mois après le début de l'offensive allemande
contre l'URSS.

Selon la légende, la sainte (1881-1952) aurait alors conseillé à
Staline de ne pas quitter Moscou, alors que la Wehrmacht était aux
portes de la ville, et lui aurait promis la victoire du peuple russe
sur l'Allemagne nazie.

Sur cette icône, "le petit père des Peuples", vêtu d'un pardessus
militaire, se tient debout devant la sainte, assise près de la
fenêtre. Aveugle de naissance, Matrona Nikonova, à qui l'on attribue
des miracles, fut canonisée par l'Eglise orthodoxe après sa mort.

"J'ai commandé cette icône parce que pour moi, Staline est un grand
homme politique qui a gagné la guerre contre les nazis et créé l'Union
soviétique", confie à l'AFP Alexandre Evseev.

Il affirme avoir offert l'icône à l'église de la Sainte Princesse Olga
à Strelna en raison "de l'amour et du respect" qu'il porte à ce lieu
de culte et à son prêtre Evstafi.

Cette petite église, à laquelle on ne peut accéder qu'après un
kilomètre de sentier à pied à travers un vieux parc, est très
fréquentée. Des dizaines de personnes y affluent le samedi et le
dimanche, attirées par la personnalité du père Evstafi Jakov, 67 ans,
qui officie là depuis huit ans.

"Je ne connais aucun prêtre qui soit aussi bon, simple, sensible et
pur que le père Evstafi", affirme Lidia Nikolaïeva, 55 ans. "S'il a
accepté cette icône, il sait pourquoi", dit-elle, tout en assurant ne
pas être "du tout staliniste".

Viatcheslav, un homme d'affaire d'une trentaine années, affirme lui
aussi être loin d'admirer Staline mais se refuse néanmoins à tout
jugement négatif sur l'icône.

"Pour moi c'est la représentation d'un épisode historique de la vie de
la sainte Matrona de Moscou", dit-t-il. "Je ne peux pas juger le credo
politique du père Evstafi, c'est une personnalité unique,
exceptionnelle, qui fait beaucoup de bien", conclut Viatcheslav.

"Si cela pose problème à batiouchka (père) Evstafi, je retirerai mon
icône", ajoute Alexandre Evseev dans une allusion à plusieurs articles
sur le sujet dans la presse.

Le père Evstafi, un homme grand et maigre à la longue barbe grise, ne
cache pas pour sa part sa sympathie envers Staline et sa surprise
devant "tant de bruit autour de cette icône".

"Il y a deux types d'icônes : celles représentant des saints et celles
sur des événements liés à la vie des saints", explique-t-il à l'AFP.
'Ce n'est pas une icône de Staline, c'est une icône de la bienheureuse
Matrona", dit-il.

"En ce qui concerne Staline, pour moi c'est un vrai père du peuple,
qui a créé un Etat fort et une société morale. Après sa mort, la
Nation a perdu son père et est devenu orpheline. Je voudrais que
Staline revienne", lance le père Evstafi.

Pour nombre de Russes, Staline reste avant tout l'artisan de la
victoire sur les nazis, source d'une immense fierté nationale, et de
l'empire soviétique, de Berlin-Est à Vladivostok, aujourd'hui défunt.

Près de la moitié des Russes (47%) ont une perception positive de
Staline, contre moins d'un tiers (29%) d'avis négatifs, selon un des
derniers sondages sur la question publié en février 2006 par
l'institut d'opinion russe FOM.

Source : http://fr.news.yahoo.com

RDCongo: Hutu rwandais et congolais réunis contre "l'envahisseur tutsi"

NYAMILIMA — On les appelle les "F". Sur ce bout de route perdue de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les paysans, toujours prudents, hésitent à désigner les rebelles hutu rwandais par leur nom.
A la faveur d'un retrait des rebelles congolais du Tutsi Laurent Nkunda, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont repris cette semaine le contrôle d'une route menant à la frontière ougandaise.
Bottes de caoutchouc, armement conséquent et la plupart en treillis vert olive, les FDLR patrouillent entre les localités de Kiwanja et Nyamilima (80 et 120 km au nord de Goma).
Presqu'aucun véhicule ne circule dans cette zone contestée, abandonnée par l'armée régulière et où pullulent les groupes armés plus ou moins identifiés. Pas de Casques bleus non plus à l'horizon.
"C'est sécurisé!", assure un milicien qui se proclame fièrement "FDLR", occupé, à l'ombre d'un manguier, à regarder les paysannes en pagnes revenant des champs.
Après avoir fui par milliers jusqu'en Ouganda l'avancée des hommes de Nkunda, la population miséreuse -- majoritairement hutu congolaise mais d'expression rwandophone -- vaque de nouveau à ses occupations.
Les FDLR, dont certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda, sont installés dans la région depuis des années, avec pour éternel projet de rentrer chez eux combattre le régime de Paul Kagame.
Les villageois les connaissent. Comme cette femme pliée sous un lourd sac de bois qui, sans hésitation, désigne un groupe de miliciens assis devant une casemate de boue séchée: "là: c'est FDLR".
Les rebelles rwandais se partagent le contrôle de cette partie du Nord-Kivu avec un autre groupe armé, frère jumeau et acteur local incontournable, les Patriotes résistants congolais (Pareco).
Disciplinés, bien équipés, vêtus d'uniformes impeccables et semblables eux aussi à ceux de l'armée congolaise, les Pareco contrôlaient jeudi le bourg de Nyamilima.
En majorité Hutu, anciens membres des forces gouvernementales, les Pareco se disent alliés à Kinshasa. "Nous avons pour objectif de défendre les populations menacées par les envahisseurs tutsi venus du Rwanda", explique le colonel James Nzita Kanyana, commandant de la "7e brigade" du territoire de Rutshuru.
Protégé par une dizaine d'hommes en armes lui obéissant au doigt et à l'oeil, ce quadragénaire reçoit dans les locaux de la paroisse de Nyamilima après en avoir aimablement demandé l'autorisation au curé. "Nous sommes Congolais", affirme-t-il, rejetant tout amalgame avec les FDLR.
"Chaque groupe a son organisation, mais nous collaborons parfois: nous pouvons intervenir en renfort pour soutenir l'un ou l'autre, car nous combattons le même ennemi".
En apparence, presque rien ne distingue les Pareco de leurs compagnons d'armes rwandais, si ce n'est peut-être leur béret vert. Comme pour alimenter un peu plus la confusion, certains Pareco, interrogés en kinyarwanda, reconnaissent être membres des FDLR et s'expriment avec un fort accent rwandais.
Pour le colonel Kanyana, ce sont ses éléments Pareco qui contrôlent la route jusqu'à Kiwanja. Alors pourquoi s'y présentent-ils comme FDLR ? Les rebelles hutu rwandais "sont présents dans la zone", concède-t-il avec une certaine gêne.
Sous couvert d'anonymat, un notable local avoue s'y perdre un peu lui même. "Tous ces groupes changent souvent d'étiquette en fonction des opérations ou de leurs interlocuteurs. Les FDLR ont mauvaise réputation, ils veulent se camoufler".
Mais une chose est sûre: à côté des miliciens Maï-Maï réputés pour leur indiscipline, et autres "bandits" qui se promènent dans la brousse, "les FDLR et leur doubles des Pareco sont de vrais militaires, disciplinés et efficaces".
Vendredi à Goma, les gouvernements congolais et rwandais ont approuvé un plan militaire conjoint contre les FDLR. Ce plan ne prévoit pas d'actions contre les Parecos. Mais, en prévision de cette opération, les Parecos ont été clairement sommés par Kinshasa de se désolidariser des rebelles rwandais, selon un haut responsable congolais. Emmanuel Mungwarakarama

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