Monday, April 10, 2006

Formation des journalistes : Le besoin persiste

Par Abdoulaye Hamani
Correspondant de la PANA

Le quota des journalistes formés utilisés par les médias privés indépendants reste insignifiant, en raison de ressources financières limitées dont disposent ces médias pour faire face à la masse salariale des journalistes professionnels. Nombreux sont donc les journalistes formés à l’Ecole de journalisme et de communication de l’Université nationale du Rwanda qui préfèrent changer de métier.

Par ailleurs, presque tous les journalistes, et même le ministre de l’Information, sont unanimes à reconnaître que le manque de professionnalisme constitue l’un des facteurs qui compromet la liberté de la presse. Ils reprochent aux organes de presse rwandaises, dans leur globalité le non-respect des normes professionnelles, surtout dans la collecte et le traitement de l’information, l’ignorance des règles de l’éthique et de la déontologie, et parfois une immaturité intellectuelle.

Les critiques estiment que les médias privés rwandais ne sont pas connus, parce que « ce qu’ils font n’est pas du journalisme, mais plutôt quelque chose qui ressemble au journalisme », expliquant la situation par le critère mercantile qui guide essentiellement la création des journaux. Une aubaine pour les pouvoirs publics qui, pour éluder le débats sur la liberté de la presse, mettent en avant le manque de professionnalisme des journalistes.

En effet, beaucoup de journaux privés offrent des salaires insignifiants et surtout irréguliers à leurs personnels qui, dans certains cas, se réduisent au directeur et quelques pigistes. Face au manque de ressources humaines et matérielles la presse privée rwandaise se trouve fragilisée, menacée de disparition par la pression compétitive de la presse publique qui recrute parmi les journalistes formés ou justifiant de lo,gues expériences professionnelles.

Certes quelques titres privés émergent du lot, à l’instar de Kinyamateka, The New Times et Grands Lacs Hebdo qui jouissent d’une stabilité relative, en raison de l’entretien d’un personnel journalistique sorti de l’Ecole de journalisme et de communication de l’Université nationale du Rwanda, ou des filières de mass communication en Uganda et au Kenya voisins.

Les journaux ne sont pas les seuls médias qui ressentent ces difficultés. Les radios privées (commerciales ou communautaires) qui viennent de naître, connaissent également des problèmes de ressources humaines qualifiés. Vincent Demarque, directeur de Radio 10, ne manque pas de se plaindre du manque d’animateurs expérimentés au Rwanda pour faire tourner les stations privées.

L’absence de centre de perfectionnement en rajoute à la persistance du problème. Cependant, dans son plan stratégique 2005, le ministère de l’Information, en collaboration avec l’Ecole de Journalisme et Communication de l’université nationale du Rwanda, envisage la mise en place d’une structure de recyclage.

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