Thursday, October 12, 2006

Genocide au Darfur

Genocide definitions

Genocide is one of the greatest crimes that humans commit. It is an act of multiple murder, intended to destroy an entire group of people, because of who they are. It is usually the act of a government and its collaborators, seeking to destroy a part of the population under its control. Its perpetrators do not respect age, gender, occupation, religion or status. Every member of the group will be targeted for killing.Genocide is never spontaneous. It takes time to plan. The word 'genocide' was coined by Raphael Lemkin, a Jewish Polish lawyer, following the Nazi destruction of the Jews of Europe. He used a combination of Greek and Latin words: geno (race or tribe) and cide (killing). He also proposed a Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide, which was approved by the United Nations in 1948.

Genocide as defined by the United Nations Convention, 1948

Genocide means any of the following acts committed with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group, as such: Killing members of the group Causing serious bodily or mental harm to members of the group Deliberately inflicting conditions calculated to bring about its physical destruction Imposing measures intended to prevent births within the group Forcibly transferring children of this group to another group.

Article 6 of the Rome Statute of the International Criminal Court, which came into force on 30 June 2002, shares the UN Convention?definition of the crime of genocide.

Other definitions of genocide

"a form of one-sided mass killing in which a state or other authority intends to destroy a group, as that group and membership in it are defined by the perpetrator."
Frank Chalk and Kurt Jonassohn, The History and Sociology of Genocide, 1990

"the mass killing of substantial numbers of human beings ... under conditions of the essential defenselessness and helplessness of the victims."
Israel Charny in George Andreopoulos (ed), Genocide: Conceptual and Historical Dimensions, 1994

"sustained purposeful action by a perpetrator to physically destroy a collectivity directly or indirectly, through interdiction of the biological and social reproduction of group members, sustained regardless of the surrender or lack of threat offered by the victim."
Helen Fein, Genocide: A Sociological Perspective, 1993/1990

"the promotion and execution of policies by a state or its agents which result in the deaths of a substantial portion of a group ...[when] the victimized groups are defined primarily in terms of their communal characteristics, i.e., ethnicity, religion or nationality."
Barbara Harff and Ted Gurr, 'Toward empirical theory of genocides and politicides,' International Studies Quarterly, 37:3, 1988

“Genocide is not extreme war or conflict; it is extreme exclusion. Exclusion may start with name-calling, but may end with a group of people being excluded from a society to the point where they are destroyed.”James M. Smith speaking to the London Assembly, January 2006

génocide au soudan
La décomposition du capitalismegénéralise la terreur

Au cours des derniers mois, il y a eu au Soudan environ 30 000 morts et 120 000 personnes chassées de leur maison et réduites à mourir de faim ou de maladie, dans la pire des errances. «Les installations d’eau, les stocks alimentaires, les outils pour le travail agricole ont été détruits, le bétail volé, des milliers de villages brûlés, des hommes exécutés, des femmes et des jeunes filles violées» («Soudan : sans aide, un million de personnes pourraient mourir au Darfour», International Herald Tribune du 11 juin) Ce véritable génocide, qui ne peut que nous rappeler celui du Rwanda, perpétré sous la haute direction de l’impérialisme français, s’inscrit directement dans la ligne de ces guerres qui ont martyrisé le Soudan au cours des trente dernières années y faisant au moins trois millions de morts et des millions de déplacés. Des guerres menées de plus en plus sauvagement où tout esprit de compassion a disparu et qui aboutit finalement au fait que : «Le déplacement des populations à grande échelle est devenu la caractéristique majeure de la guerre. Ce n’est pas la conséquence directe des combats mais l’un de ses objectifs, cela signifie que ces populations, groupes entiers ou individus, qui ont été déplacés hors de chez eux, sont soit enrôlés de force dans les troupes de combat, soit utilisés comme force de travail obligatoire.» («Les causes profondes des guerres civiles au Soudan», D.H. Jonhson, The International African Institute, 2003) Un pays, qui, à l’image de la plupart des nations d’Afrique, s’enfonce de plus en plus fortement dans une instabilité chronique, une guerre permanente dans laquelle le gouvernement central de Khartoum pourrait perdre toute autorité, laissant libre cours aux combats, non seulement à l’Ouest dans le Darfour, mais aussi dans l’Est et dans le Sud du pays, avec un risque de guerre civile généralisée.
Le Soudan, un enjeu des affrontements impérialistes
Le Soudan en tant qu’Etat national est le produit de la lutte des puissances coloniales pour se répartir l’Afrique au 19e siècle. C’est l’impérialisme anglais qui réalisa cette création dans le but, d’une part de stopper l’avancée de ses rivaux français, allemands, et italiens, et d’autre part pour asseoir sa domination sur le Nord, le Centre et l’Est de l’Afrique. Le Soudan a des frontières avec l’Egypte, la Libye, le Kenya et l’Ouganda, tous ces pays étaient d’anciennes colonies britanniques. Ce pays avait également des frontières avec les colonies rivales de l’Angleterre : le Congo belge, le Tchad sous contrôle de la France et l’Abyssinie (Ethiopie) gouvernée par l’Italie. Pour imposer sa loi, l’impérialisme anglais écrasa sans pitié la population qui s’était soulevée, comme lors de la bataille d’Omdurman en 1898 quand des rebelles, armés de façon rudimentaire, furent massacrés par les armes sorties des dernières technologies de l’impérialisme britannique «démocratique et civilisateur.»Dans la redistribution impérialiste qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, l’impérialisme britannique fut obligé d’abandonner son empire africain. A cette époque, l’Afrique devint l’un des principaux champs de bataille de la période de la guerre froide entre le bloc américain et le bloc soviétique. Le Soudan était pleinement partie prenante de cette situation surtout à partir des années 1960. Profitant du mécontentement des fractions nationalistes du Sud, le bloc russe tenta de déstabiliser les fractions pro-américaines au pouvoir. Ce soutien devint plus marqué lorsque la partie pro-russe de la bourgeoisie éthiopienne renversa Haïlé Selassié au début des années 1970. La principale fraction du Sud, l’armée de libération du peuple soudanais (ALPS) était armée et entraînée en Ethiopie.En riposte, les Etats-Unis et le bloc de l’Ouest armèrent et instruisirent l’Etat soudanais non seulement pour réprimer l’ALPS mais encore pour soutenir les forces rebelles en Ethiopie. Dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin, le gouvernement soudanais essaya de se débarrasser de la tutelle américaine et de mener sa propre politique impérialiste. A nouveau aujourd’hui, contrairement à ce que voudrait nous faire croire la bourgeoisie, ce génocide n’a pas pour cause essentielle la confrontation entre des groupes ethniques depuis bien longtemps opposés. On veut nous expliquer que cette guerre oppose deux tribus principales : d’un côté les négro-africains (Fours, Zaghawas, etc..) et, de l’autre, des tribus d’origine arabe en oubliant cyniquement de préciser que ces ethnies sont entièrement armées et manipulées par différentes puissances impérialistes, petites et grandes. Cette nouvelle généralisation des combats se développe en effet au moment où l’impérialisme américain pensait avoir réussi à contrôler le Soudan. C’est depuis l’attentat terroriste de 2001 à New York et dans le cadre de leur campagne «guerre totale au terrorisme», que les Etats-Unis ont entrepris de tenter de mettre au pas le gouvernement central de Khartoum, prétextant pour cela leur lien avec le terrorisme international. L’impérialisme américain avait notamment réussi à imposer un cessez-le-feu et à faire signer «un accord de paix définitif» entre le gouvernement et le principal mouvement rebelle du Sud-Est (ALPS) de John Garang. Mais après comme avant le «plan de paix», le gouvernement et les fractions rebelles s’étaient déjà pleinement impliqués dans le conflit du Darfour, démontrant ainsi ouvertement l’incapacité de l’impérialisme américain d’imposer sa loi au Soudan.
La dynamique du "chacun pour soi" précipite l'Afrique dans le chaos
En effet, le Darfour, région de la taille de la France, est ensanglanté par une guerre opposant une rébellion locale soutenue par l’ALPS et sans aucun doute le Tchad, aux milices Janjawid soutenues par le gouvernement de Khartoum. Face à l’échec de leur politique en direction du gouvernement central, la Maison Blanche a immédiatement réagi : «le voyage de C.Powell, le premier d’un haut responsable américain au Soudan depuis vingt-cinq ans, est intervenu au moment où les Etats-Unis lançaient un projet de résolution censé infliger des sanctions aux milices gouvernementales, qui sont accusées de meurtres et de viols de villageois au cours des seize derniers mois», note The Washington Post (Courrier International du 24 août 2004). Villepin, pour la France, puis Kofi Annan, pour l’ONU, se sont à leur tour précipités afin d’apporter leur «bonne parole», ouvrant ainsi la porte à l’envoi de forces militaires françaises à la frontière du Tchad et du Soudan. «Malgré la suspicion des pays arabes autour de l’intervention éventuelle de forces occidentales dans le Darfour, le Tchad et l’Egypte, deux pays voisins du Soudan se sont félicités de la décision de la France.» ( Courrier International du 3 août). Quant à la Grande-Bretagne, ne pouvant rester en dehors de cette vaste foire d’empoigne entre requins impérialistes, elle s’est déclarée prête, par l’entremise de son premier ministre Tony Blair à «envoyer 5000 hommes dans le Darfour si Khartoum le lui demande. « (Courrier International du 24 août). C’est bien avec le plus grand cynisme que les grandes puissances impérialistes du monde, utilisant le sang des populations civiles à travers des guerres permanentes et des génocides à répétition, s’affrontent continuellement en Afrique centrale et de l’Est. Tous les pays y sont aujourd’hui livrés à l’anarchie et au pillage : Centre-Afrique, RDC, Côte-d’Ivoire, Ouganda, Burundi, Angola…Les alliances entre Etats autochtones et autres seigneurs de la guerre s’y modifient perpétuellement en fonction des offres les plus alléchantes des différentes grandes puissances : du Tchad d’Idriss Deby aujourd’hui plutôt soutenu par la France au boucher Kadhafi qui s’est rapproché ces derniers temps des Etats-Unis. En fin de compte, au Darfour comme ailleurs en Afrique noire, il y a bien la sale présence permanente des grands vautours impérialistes dans toutes les zones en conflits. Le Soudan se trouve ainsi au milieu d’un affrontement inter-impérialiste entre bandes armées locales, petits et grands impérialistes dont la population civile ne pourra que continuer à faire les frais. Dans une situation où personne ne peut imposer sa loi et en premier lieu les Etats-Unis, la porte est ouverte aux pires exactions, au chaos et à l’anarchie. Le Soudan vient à son tour confirmer que l’affaiblissement accéléré de l’autorité de la première puissance impérialiste du monde contribue fortement à l’accélération à l’échelle de la planète, de conflits qui, comme sur l’ensemble du continent africain, ne peuvent que concourir à une décomposition sociale et à une barbarie toujours plus monstrueuses.

Le Monde: "Paix introuvable au Darfour", par Michaël Chetrit et Mahor Chiche
Pour le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le Darfour, cette province de l'ouest du Soudan où se déroulent depuis 2003 des massacres à grande échelle est "l'enfer sur terre". LE MONDE 27.06.06 14h01 •
Au cours des vingt dernières années, la communauté internationale a assisté, impuissante, aux massacres massifs du sud Soudan, 2 millions de morts depuis 1983. Aujourd'hui, la communauté internationale doit faire cesser les crimes contre les populations civiles noires du Darfour. Les milices janjawids, alliées du régime islamiste de Khartoum, s'appuient sur les tribus musulmanes "arabes", pour massacrer les tribus musulmanes "africaines" contestataires de l'ouest du pays.
Selon un rapport accablant du procureur général de la Cour pénale internationale présenté à l'ONU, le 14 juin, sur les 6 millions de Darfouriens, plus de 200 000 civils sont morts depuis 2003, au rythme de 10 000 victimes par mois. Aujourd'hui, 2,5 millions de réfugiés et de déplacés vivent dans des camps exsangues soutenus par une aide internationale entravée et terrorisée par le régime de Khartoum. Depuis juin 2004, 7 000 soldats de la mission de l'Union africaine, sous-équipés, sont cantonnés à un rôle difficile de simple observateur dans une région grande comme la France.
En outre, l'Union africaine, qui n'est plus financée par la communauté internationale, n'a pas l'intention de poursuivre sa mission au-delà du 30 septembre. Ce départ risque de déclencher l'intensification des attaques, qui se poursuivent aujourd'hui en dépit d'un "deuxième" accord de paix de désarmement et de démocratisation, signé en mai à Abuja, au Nigeria, entre le gouvernement soudanais et la principale milice rebelle du Darfour, le Mouvement de libération du Soudan.
Le 16 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a enfin pris une résolution autorisant le principe d'une opération des casques bleus au Darfour, en remplacement de la mission de l'Union africaine. Cette résolution a été prise en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies prévoyant la possibilité de "mesures coercitives", économiques ou militaires. Mais cette éventualité reste théorique car la Russie et surtout la Chine demeurent très "réservées" sur tout emploi de la force. Le Soudan représente en effet 6 % des importations chinoises de pétrole.
Les Nations unies tentent donc désespérément d'obtenir l'accord de Khartoum pour cette opération de maintien de la paix. Le Soudan a certes accepté une mission d'évaluation de l'ONU en territoire soudanais, s'attirant les foudres du numéro deux d'Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, mais s'oppose toujours à l'entrée des casques bleus au Darfour. Le blocage est total. Le secrétaire général adjoint de l'ONU a, en effet, déclaré : "Toutes les opérations de maintien de la paix en Afrique s'effectuent avec la coopération du pays d'accueil."
L'ONU s'active sans relâche depuis le début du conflit et pourtant, sur le terrain, la situation ne s'améliore pas. Le gouvernement soudanais gagne du temps alors que les massacres continuent. Le régime de Khartoum, issu d'un coup d'Etat intervenu en 1989 alors que son parti, une émanation des Frères musulmans, n'avait recueilli que 15 % des voix lors des premières élections libres du pays, se distingue par sa brutalité depuis près de dix-sept ans, au sud Soudan d'abord, puis au Darfour. Face à cette dictature, il n'est plus concevable d'envisager une autre voie que sa mise à l'écart du pouvoir. Seul un front uni de la communauté internationale permettra d'arrêter les massacres et de restaurer la démocratie au Soudan.
Pour surmonter le veto chinois, il n'y a donc qu'une possibilité : rallier la Chine à la mobilisation internationale, en la rassurant sur la continuité de ses exploitations pétrolières au Soudan. Il en va de la vie de la grande majorité du peuple soudanais, depuis trop longtemps opprimé.
Michaël Chetrit et Mahor Chiche sont membre et vice-président d'Urgence Darfour France.


Deuxième compte-rendu du Meeting du 10 juillet 2006 en faveur des populations du Darfour
La rue devant le Théâtre de la Madeleine est envahie d’une foule venue pour le meeting, et le staff d’accueil est très affairé. Beaucoup de jeunes sont là, témoignage d’une solidarité marquée.
Dans le hall d’entrée, le stand propose des documents sur l’actualité du Darfour, des analyses du conflit, sur l’histoire, édités par les membres du Collectif Urgence Darfour. Et les bracelets verts pour témoigner de notre soutien sont à la disposition de tous. Il y a aussi la carte postale qui doit être envoyée au président de notre république — lui demandant d’user de son influence pour faire cesser les exactions.
La salle se remplit doucement, jusqu’à être bel et bien comble. Le public attend patiemment dans la chaleur que les personnalités, qui sont dans un premier temps sollicitées par la presse, prennent place. Des élus, des artistes, des philosophes, sociologues, des représentants d’organisations diverses viendront apporter leur soutien et faire des propositions. D’autres personnalités ont souhaité être là ce soir, sans forcément s’exprimer.
Jacky Mamou, ancien président de Médecins du Monde et président du Collectif Urgence Darfour, montre comment la guerre n’est pas tribale mais orchestrée par un régime discriminant. « Il s’agit d’une action délibérée des milices janjawides, bras armé du gouvernement soudanais » Ce gouvernement est constitué exclusivement de membres du Front National Islamique, issu des Frères musulmans. « Ce régime, né d’un coup d’état, est illégitime » M. Mamou énumère les revendications très claires du collectif : « ce que nous demandons, c’est la dissolution des milices janjawides, l’acheminement de l’aide humanitaire et la protection des populations. Que la France mette ses forces armées présentes en Afrique au service de la protection des civils du Darfour. »
François Zimeray, président de SOS Darfour, une association nouvellement créée et dont la vocation est de conduire la mobilisation européenne en faveur des populations du Darfour, se dit que, faisant partie de la génération d’après la Shoah, il s’était juré que le « plus jamais ça » ne soit pas un vain mot. « N’est-il pas temps d’intervenir pour arrêter le bras meurtrier et génocidaire du régime soudanais ? » (le mot de génocide sera souvent prononcé par la suite, tant on s’accorde aujourd’hui sur le caractère génocidaire des exactions.)
Un court documentaire est projeté sur l’écran en fond de scène, témoignant des méthodes de persécutions des populations. On comprend que le viol est utilisé comme arme de guerre…
Jenifer, fait part de son sentiment de se sentir petite face à la gravité de la situation, mais est consciente que sa présence peut être mobilisatrice : « si on me prête de la notoriété, qu’elle serve au moins à ça ».
Daniella Lumbroso fait ensuite les présentations des intervenants qui vont se succéder sur la scène. Brigitte Fossey, grâce à qui la salle du théâtre de la Madeleine nous a été disponible, dit qu’il n’y a que peu de temps qu’elle n’a été au courant de ces exactions. Elle lit un poème dénonciateur et très émouvant de Richard Rossin, « Ma terre était douce ». Jean-Alain Boumsong, footballeur (membre de l’équipe de France), témoigne de sa solidarité. « Je ne comprends pas ce silence au sujet du Darfour. On parle de 10 000 morts par mois, vous vous rendez compte ? Je ne veux pas que ça recommence comme au Rwanda. » Son frère, présent, a écrit un poème intense dont un comédien fait lecture. Pierre Lellouche, député, parle du droit d’ingérence, qu’il considère comme un principe moral dans un tel cas. Eric Raoult, député en Seine-Saint-Denis, dit que si l’on a pu se mobiliser contre les évènements qui ont marqué Dachau, le Vietnam, le Cambodge, il est logique de se positionner sur ce drame actuel
Certaines personnalités apparaissent dans des interviewes filmées. Ainsi le Prince Albert, qui dit son souhait d’une « solution pacifiée à ce conflit ». Pierre Arditi, avec beaucoup de sensibilité et de conviction, lance à chacun de nous un appel à l’action : « nous avons tous une voix », dit-il, une voix qui peut faire changer les choses. MC Solaar, d’origine sénégalaise et tchadienne, raconte comment sa famille au Tchad lui parle, depuis des années, d’agressions et d’injustices qui ont lieu. Par ailleurs, MC se félicite du succès de ce meeting : c’est une victoire.
Des philosophes montent aussi sur la scène. André Glucksman d’abord, parle de crime d’indifférence qui est perpétré aujourd’hui. Pire, il y a ce qu’il appelle le « crime de parrainage du crime » : il consiste à livrer des armes, à légitimer les massacres en faisant commerce avec le régime en cause. Pascal Bruckner parle d’une circonstance aggravante pour les massacres actuels : grâce aux évolutions techniques, ils se déroulent aujourd’hui sous l’œil des caméras. Bruckner propose de diffuser un programme télé journalier ou hebdomadaire d’info, pour mobiliser sur le Darfour. Il suggère également de créer des comités Darfour locaux, en province. Des idées sont lancées, des pistes sont proposées. Morad El-Hattab, fait ensuite un discours emprunt de poésie sur le drame en cours. On fait lecture d’un texte que Marek Halter nous a fait parvenir. Ce texte engagé se conclut ainsi : « n’attendons pas la mort des victimes pour les pleurer. »
Patrick Poivre d’Arvor raconte comment, après être allé au Darfour il y a un an avec une équipe, il a été confronté à une difficulté : diffuser ses documents au journaux télévisés. Le silence sur ce sujet est trop pesant dans les médias - jusqu’à aujourd’hui. Charles et Serge sont des rescapés du génocide rwandais. L’un d’eux est président d’Ibuka - association qui regroupe des rescapés du génocide rwandais, ayant pour objectifs de perpétuer la mémoire des victimes, et de retrouver et faire juger les responsables de ce génocide. Il intervient pour conjurer le silence, pour que ne se reproduise pas le même immobilisme qu’il y a 12 ans. Il ne s’agit pas de tenter des explications à ce conflit qui se verrait ainsi légitimé : « le mal absolu ne s’explique pas, il se combat ».
Diagne Chanel, présidente du Comité Soudan, a parlé des trois autres massacres commis par le régime soudanais. Ils sont d’origine raciste. Au Darfour, il ne s’agit pas d’une guerre de religion mais là encore d’une guerre raciale. Marielle de Sarnez, vice-présidente exécutive de l’UDF et dont le fils travaille pour une ONG au Darfour, a lancé un vibrant appel pour un nouvel accord de paix qui soit accepté par les populations concernées.
Simone Dumoulin, présidente de l’association Vigilance Soudan, a passé 25 ans au Soudan. Elle explique les défauts de l’accord de paix d’Abuja, l’absence de garanties d’un désarmement des milices janjawides, et la non représentativité, en termes de population, du seul signataire rebelle.
Puis voici les militants d’Aegis Trust venus de Londres. James Smith, qui dirige cette fondation pour la prévention des génocides, coordonne la très active campagne brittanique “protect Darfour”. Rejetant le discours selon lequel la situation est trop complexe pour qu’on puisse prendre parti, il résume : « pas besoin de vouloir comprendre : on regarde et on dit “non” ». Dominique SOPO, président de SOS racisme, parlera clairement de génocide comme d’une notion indiscutable. Patrick Gaubert, président de la LICRA et député européen, confirme que si l’ONU a parlé de crimes contre l’humanité, le congrès américain a bel et bien parlé de génocide. Il se prononce pour une intervention armée, espérant « que les armes amènent la paix ». Mahor Chiche, secrétaire national de SOS Racisme et vice-président du Collectif Urgence Darfour, appelle au pragmatisme. Il faut surmonter le veto chinois. Eviter les errements, désunions, et constituer un front uni de la communauté internationale. L’UEJF s’exprime par la voix de son président, qui souhaite parler au nom de la communauté juive en affirmant son soutien aux initiatives pour le Darfour.
Avant de clore la rencontre, deux réfugiés soudanais interviennent sur scène. Disant leur gratitude, ils font part de leur espoir né de cette soirée, et remercient les intervenants et tous ceux qui sont venus. Ce grand pas a été fait ce soir grâce à de nombreuses bonnes volontés. L’important est de rester mobilisés et unis… on annonce pour le 17 septembre prochain une journée européenne, voire internationale, sur le Darfour.
Les personnes présentes s’échangent ensuite des contacts et des infos avant de repartir, et la mobilisation promet de s’amplifier…
France: première grande mobilisation pour le Darfour lundi soir à Paris - Jeune Afrique
Rescapés du Rwanda, intellectuels, artistes, sportifs, politiques ont participé lundi soir à Paris à la première grande mobilisation en faveur du Darfour organisée en France pour "briser le silence" entourant "le premier génocide du 21ème siècle".
Devant la salle comble du Théâtre de la Madeleine (8ème arrondissement), le docteur Jacky Mamou, président d'Urgence Darfour, réunissant 120 associations, a martelé: "personne ne peut dire je ne sais pas ce qui se passe au Darfour", citant des rapportés d'Amnesty International ou de Human Rights Watch sur les massacres et les viols commis sur les civils de cette région occidentale du Soudan.
"Nous sommes tous habités par le spectre du génocide au Rwanda et nous ne voulons pas que la même chose se reproduise dans l'indifférence du monde", a-t-il lancé lors de la soirée animée par Daniela Lumbroso.
Depuis février 2003, la guerre opposant des milices arabes soutenues par le régime islamiste de Khartoum à des mouvements rebelles du Darfour issus de la population locale noire a fait de 180.000 à 300.000 morts, essentiellement des civils, et 2,5 millions de réfugiés et déplacés.
Pour des survivants du génocide de 1994 au Rwanda, "c'est le même silence aujourd'hui dans le monde que celui que nous avons affronté il y a 12 ans". "Sachez que le silence tue", ajoute Charles, survivant tutsi et responsable de l'association Ibuka (souviens-toi en kinyarwanda).
Pour la comédienne Brigitte Fossey, le Darfour souffre effectivement "de la même maladie que le Rwanda" en 1994, "le manque de médiatisation". Elle a rappelé dans un texte que ce conflit meurtrier prend sa source dans une lutte pour le contrôle des terres entre pasteurs noirs du Darfour et tribus nomades arabes. Prêtant sa voix à une victime du Darfour, elle a conclut le texte par une phrase en forme d'accusation "les hommes se taisent".
Le philosophe André Glucksmann a dénoncé "la cruauté de l'abandon mondial" qu'ont vécu les Tutsis du Rwanda il y a 12 ans comme les habitants du Darfour depuis 2003 tandis que Pascal Bruckner proposait la création de comités Darfour comme au moment de la guerre en ex-Yougoslavie afin que l'Afrique subsaharienne cesse d'être "l'angle mort de notre conscience".
La vice-présidente de l'UDF Marielle de Sarnez, le député UMP de Paris Pierre Lellouche, les anciens ministres Bernard Debré et Jack Lang, les chanteurs MC Solaar et Jennifer, ou encore le joueur de l'équipe de France de football Jean-Alain Boumsong, ont également participé à la soirée tandis qu'Albert de Monaco, les comédiens Pierre Arditi, Richard Berry se sont exprimés dans des clips et l'écrivain Marek Halter par lettre.
Urgence Darfour, inspiré de l'initiative américaine Save Darfur, veut "peser" sur le gouvernement français pour obtenir notamment une nouvelle résolution de l'Onu et un engagement des troupes françaises déployées en Afrique, notamment au Tchad, en Centrafrique et à Djibouti, pour "la protection des populations civiles du Darfour".
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé lundi que la France avait décidé de débloquer 4 millions d'euros d'aide supplémentaires pour le Darfour.
La France est aussi "prête à apporter son concours à la sécurité" des camps de réfugiés situés au Tchad voisin "dans le cadre d'une action collective", a dit à la presse le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi.
Deux millions d'euros sont destinés à une aide alimentaire et deux autres à la Force de paix de l'Union africaine (UA), déployée au Darfour.
L'effort de la France pour le Darfour depuis 2003 s'élève à 120 millions d'euros, sous forme d'aide bilatérale ou transitant par l'Union européenne (UE), a souligné le porte-parole.
Source: Jeune Afrique

O.N.U : Darfur pose un test critique pour la Commissioni aux droits de l’homme
La Commission aux droits de l’homme de l’ONU doit condamner les abus et rétablir un organe de surveillance au Soudan
(Genève, le 20 avril 2004) – La Commission des droits de l’homme des Nations Unies doit rétablir un organe de surveillance des droits humains au Soudan et fermement condamner les abus commis à Darfour, une région de l’ouest du Soudan au sein de laquelle l’une des pires crises humanitaires et d’abus de droits humains est en train de se développer, a déclaré aujourd’hui l’organisation Human Rights Watch.
Darfur présente un test critique de la crédibilité de la Commission. Des milliers de civils sont déjà morts et des centains de milliers de personnes ont été déplacées de force. Nous sommes précisement devant le genre de désastre humanitaire pour lequel la Commission doit nommer un commissaire.
Joanna Weschler, la représentante de Human Rights Watch auprès de Nations Unies

La Commission, qui doit voter une résolution sur le Soudan jeudi, doit condamner sans équivoque les crimes contre l’humanité et autres abus commis par les forces gouvernementales et les milices alliées présentes à Darfour et rétablir le mandat du rapporteur spécial des droits humains au Soudan sous les termes de l’article 9 du traité, a déclaré Human Rights Watch. L’an passé, la Commission a mis fin au mandat de l’organe de surveillance en place depuis 10 ans au Soudan lorsqu’il est apparu que la guerre civile qui sévit depuis 20 ans dans la région sud du pays allait prendre fin. “Darfur présente un test critique de la crédibilité de la Commission”, a déclaré Joanna Weschler, la représentante de Human Rights Watch auprès de Nations Unies. “Des milliers de civils sont déjà morts et des centains de milliers de personnes ont été déplacées de force. Nous sommes précisement devant le genre de désastre humanitaire pour lequel la Commission doit nommer un commissaire.” Depuis février 2003, le gouvernement soudanais et ses milices arabes alliées mènent une guerre brutale contre une révolte de rebelles à Darfour. Les opérations militaires du gouvernement ont jusqu’à présent surtout ciblé les civils qui ont les mêmes origines ethniques que les membres des groupes rebelles. Les forces gouvernementales et les milices alliées ont tué des milliers de personnes, en ont forcé plus de 750 000 autres à fuir leurs villages à l’intérieur du Soudan, tandis que 120 000 autres ont dû chercher refuge de l’autre côté de la frontière, au Tchad. Grâce à des interviews menées auprès de réfugiés soudanais au Tchad, les enquêteurs de Human Rights Watch ont documenté les abus généraux et systématiques commis à Darfour par les forces gouvernementales, qui agissent avec la complicité des milices arabes connues sous le nom de “Janjawid”. Les réfugiés ont décrit d’une manière consistente des bombardements aériens aveugles de villages civils, les pillages et mises à feu de leurs maisons par les forces gouvernementales et les milices ainsi que des incidents impliquants meurtres, viols et séquestrations de femmes, d’enfants et de vieillards. Dans un discours à la Commission aux droits de l’homme donné le 7 avril dernier, le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a demandé que “les travailleurs humanitaires internationaux et les experts des droits humains aient un accès total et sans délais à la région et aux victimes”. Il a précisé que si un tel accès était refusé, la communauté internationale devrait “prendre des mesures immédiates et appropriées”. Néanmoins, il semble que le gouvernement soudanais ait refusé de garantir l’accès à Darfour à une mission d’urgence du Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) pendant la visite de celui-ci au Tchad voisin, effectuée quelques jours à peine après le discours du Secrétaire général. Si la Commission n’agit pas immédiatement, alors même qu’elle se trouve confrontée aux preuves des crimes contre l’humanité commis à Darfur, quand répondra-t-elle ?” a demandé Weschler. La semaine passée, l’Union Européenne (UE) a proposé une résolution demandant qu’un rapporteur spécial soit nommé pour surveiller les abus des droits humains au Soudan. Le vote a néanmoins été repoussé jusqu’au 22 avril prochain à la demande du Groupe Africain, une coalition d’États africains membres de la Commission. Coordonné par le gouvernement du Congo-Brazzaville, le Groupe Africain poursuit sa politique de blocage des enquêtes liées aux gouvernements africains, quels que soient les abus de droits humains dont ils se sont rendus responsables. L’Irlande et les Pays-Bas sont à la tête des efforts de négociations de l’EU avec les membres africains du commissariat. Les négociations portent sur une “déclaration du président” commune qui serait à n’en pas douter moins critique des actions du Soudan et n’aboutirait certainement pas à la nommination d’un rapporteur spécial. Human Rights Watch demande à tous les membres de la Commission de s’abstenir d’opter pour la déclaration plus faible et de soutenir au contraire une résolution plus ferme sur le Soudan qui comprenne le rétablissement d’un rapporteur spécial aux droits humains.


Le Hezbollah se doit de respecter les mêmes droits qu'Israël
Publié en Les Temps
Sarah Leah Whitson Mercredi 4 octobre 2006 Lorsque 800000 manifestants favorables au Hezbollah se rassemblent dans le centre-ville de Beyrouth, ils expriment au monde entier que, en dépit de la guerre menée contre Israël, le Hezbollah représente encore une force politique et militaire redoutable. En tant que tel, il est devenu un modèle pour les groupes armés dans toute la région. Parce qu'il constitue un mouvement fort et populaire, il est encore plus crucial que le Hezbollah soit tenu pour responsable de sa conduite pendant la guerre. Bien que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies et le gouvernement libanais aient exigé qu'Israël soit tenu pour responsable de ses crimes, ces instances n'ont pas formulé la même demande à l'encontre du Hezbollah. Les tragédies causées par cette guerre sont le résultat direct du mépris affiché par Israël et par le Hezbollah pour leurs obligations au regard du droit international humanitaire. Human Rights Watch a recueilli des informations sur l'incapacité systématique d'Israël à faire la distinction entre objets civils et militaires lors de sa campagne aérienne de bombardements, allant parfois jusqu'à commettre des crimes de guerre. Mais nous avons aussi enquêté sur les violations du droit humanitaire international commises par le Hezbollah. Le Hezbollah a lancé des milliers de roquettes sur des villes, des communes et des villages densément peuplés, situés dans le nord d'Israël, utilisant toute une variété de roquettes non guidées, souvent désignées sous le nom de «Katiouchas». Ces dernières ne peuvent pas cibler précisément des objets militaires parce qu'elles sont technologiquement limitées. En tirant ces roquettes sur des zones civiles, le Hezbollah savait qu'il avait peu de chances de frapper une cible militaire, mais que par contre la probabilité de causer morts et blessés parmi les civils était élevée. De telles attaques étaient au mieux des attaques non discriminées contre des zones civiles, au pire des attaques directement lancées contre des civils. Du fait du secret qui entoure le Hezbollah, on sait peu de choses sur la conduite de ses forces au Liban et si ses actions ont fait courir ou non des risques aux civils libanais. Les recherches de Human Rights Watch ont montré que, dans un certain nombre de cas, le Hezbollah avait mis en danger des civils libanais, sans raison valable, en stockant des armes dans des habitations privées, en tirant des roquettes depuis des zones peuplées et en permettant à ses combattants d'opérer à partir d'habitations privées. Le Hezbollah a également eu recours à des enfants comme combattants, ce qui constitue une autre violation du DIH. Le Hezbollah a publiquement défendu ses attaques contre Israël, en insistant sur le fait que nombre de ses roquettes avaient pour cibles des objets militaires. Or, ceci n'excuse pas les très nombreuses autres roquettes lancées sans discrimination aucune contre des zones civiles. Le Hezbollah a également cherché à justifier ses attaques contre des civils israéliens en affirmant qu'il s'agissait de représailles légitimes, d'après certaines interprétations du droit islamique. De telles affirmations sont pour le moins décevantes, de la part d'une organisation qui s'est vantée de n'avoir jamais attaqué les civils lors des précédents conflits avec Israël. Elles sont aussi totalement irréfléchies: des violations du droit international humanitaire se produisent dans pratiquement toute guerre, si bien que, si une violation perpétrée par un camp excusait les violations commises par un autre, toutes les guerres dégénéreraient en attaques contre les civils. Ceci explique pourquoi les représailles contre les civils ne sont jamais permises par le droit international humanitaire. Une fois la guerre terminée, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, initialement à l'instigation des Etats membres arabes et musulmans, a agi rapidement afin d'établir une commission d'enquête sur les violations du droit de la guerre commises par Israël. Or, faisant preuve d'une affligeante partialité, le conseil a refusé d'examiner la conduite du Hezbollah. Cette réponse a mis à mal la crédibilité du mécanisme des Nations unies de défense des droits humains, au moment même où il se devait de compenser l'incapacité ou le manque de volonté du Liban de lancer, de lui-même, une telle enquête. Le conseil devrait demander, sans équivoque, qu'une enquête soit faite sur la conduite du Hezbollah. Les personnes qui soutiennent le Hezbollah et qui estiment qu'il a le droit de résister se doivent d'exiger que le Hezbollah combatte en respectant les règles du droit humanitaire international. Refuser de tenir le Hezbollah pour responsable de ses actes risque d'entraîner cette force de combat dans une anarchie complète et d'encourager d'autres groupes armés à mépriser ouvertement les principes fondamentaux de la guerre. Si le feu vert est donné aux attaques contre des civils, la seule chose que nous tenons pour certaine, c'est que les victimes ne seront pas uniquement israéliennes. Comme dans le cas de l'Irak, Arabes et musulmans en feront aussi les frais. Sarah Leah Whitson est la directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch


Washington parle désormais de «génocide»
dicte aucune action».(Photo: AFP)" type="#_x0000_t75">
La reconnaissance officielle d’un génocide au Soudan par l’administration Bush ne lui «dicte aucune action».(Photo: AFP)
Alors qu’en juillet dernier, à la différence du Congrès américain, le secrétaire d'Etat Colin Powell s’était refusé à user d’une qualification lourde d’obligation, l’administration Bush a résolu d’affirmer, jeudi, qu’«un génocide a eu lieu et pourrait encore se poursuivre au Darfour»et que «le gouvernement soudanais et les janjawid en portent la responsabilité». Colin Powell invoque une nouvelle enquête américaine menée dans 19 camps de réfugiés de l’Est tchadien en juillet et en août. Les réponses des quelque 1 136 personnes interrogées font ressortir une «pratique constante et étendue d'atrocités contre les villageois non-arabes du Darfour», explique-t-il. Pour autant, Washington n’envisage pas d’intervenir pour empêcher le génocide, mais appelle l’ONU à lancer un nouvel ultimatum à Khartoum qui dénonce pour sa part des accusations à usage interne, électoraliste en l’occurrence.
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Selon le rapport de l’enquête sur laquelle s’appuie Colin Powell, la plupart des réfugiés interrogés dénoncent des attaques combinées entre troupes gouvernementales et janjawid pour raser leurs villages. Un tiers de ces témoignages évoquent des menaces raciales telles que «nous tuons tous les Noirs et même le bétail si les veaux ont des tâches noires», marquant une volonté d’épuration ethnique avec des «vous n'êtes pas d'ici, fuyez esclaves pour que le bétail des Arabes puisse brouter!». Les quatre-cinquièmes des réfugiés assurent que leur cheptel a été volé et près de la moitié que leurs biens personnels ont été pillés. 61% affirment avoir assisté au meurtre d'un membre de leur famille et 16% avoir subi un viol ou connaître des victimes de viols. Le président George Bush s'est lui aussi déclaré «consterné» par le récit de ces exactions. «Nous avons conclu que le génocide sévit au Darfour. Nous exhortons la communauté internationale à oeuvrer avec nous pour éviter et supprimer les actes de génocide», a-t-il déclaré, renvoyant la balle à l’ONU où Washington entend voir le Conseil de sécurité adopter mardi prochain la nouvelle résolution made in USA.
«Si j'étais président, j'agirais maintenant. Comme je l'ai dit depuis des mois, je ne resterais pas assis à ne rien faire», a pour sa part renchéri le candidat démocrate à la présidentielle de novembre, John Kerry, à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, devant un parterre d'églises noires protestantes rassemblées pour la session annuelle de la Convention nationale baptiste. Il estime que «les Etats-Unis devraient assurer le déploiement immédiat d'une force internationale pour désarmer les milices, et faciliter la livraison de l'aide humanitaire au Darfour», ce qui n’est absolument pas sur l’agenda de son rival George Bush. En effet, lorsque celui-ci avance que «notre gouvernement a pris la tête d'un effort international pour mettre fin à la souffrance qui règne» au Darfour, c’est justement parce qu’il n’entend pas aller enliser des troupes américaines dans l’Ouest soudanais.
Un nouvel ultimatum de trente jours
«Nous avons présenté une forte résolution au Conseil de sécurité qui a été adoptée le 30 juillet», poursuit George Bush, expliquant que puisque l’ultimatum n’a pas été suivi d’effet, son «gouvernement cherche à faire adopter une nouvelle résolution pour autoriser un renforcement de la force de sécurité de l'Union africaine». Cette résolution serait également assortie d’un nouvel ultimatum d’un mois. Petite précision dans la menace: sa mise à exécution pourrait comporter des sanctions concernant le secteur pétrolier, ce qui tétanise déjà la Chine où la Russie, l’Algérie, l’Angola ou le Pakistan freinant également des quatre fers. La résolution américaine suggère aussi que le Darfour fasse l’objet d’un autorisation de survol international mais que son espace aérien soit strictement interdit à l’armée de l’air soudanaise. Enfin, elle demande au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, de mener l’enquête sur les crimes de génocide au Darfour et sur leurs auteurs. Pour leur part, les Etats-Unis considèrent que leur reconnaissance officielle d’un génocide au Soudan ne leur «dicte aucune action».
«Le terme de génocide relève de notre jugement, mais ce n'est pas à ce stade le jugement de la communauté internationale», se justifie Colin Powell qui renvoie donc à Kofi Annan la responsabilité non seulement de valider la qualification du génocide au Darfour, mais surtout d’en tirer les conséquences conformes à la Convention de 1948 qui régit la prévention et la répression des génocides. En la matière, Washington se décharge par avance sur l’Union africaine, tout en garantissant ses arrières politico-diplomatiques. On ne pourra pas reprocher à l’administration Bush de ne pas avoir vu de génocide au Darfour. En outre, l’accusation est un moyen de pression supplémentaire sur Khartoum qui nie, bien évidemment, et en tire argument pour suggérer qu’en haussant le ton, Washington risque de faire capoter les négociations qui piétinent dans la capitale nigériane, Abuja, depuis le 23 août.
«Les Etats-Unis se comportent comme un éléphant dans un magasin de porcelaine», tempête le vice-président du parlement soudanais, Angelo Beda. Leur attitude renforce les rebelles du Darfour et pourrait même inciter des mouvements séparatistes à lancer la lutte armée, dans l’Est par exemple, où s’organise le Congrès Béja, ajoute-t-il. De son côté, la diplomatie soudanaise accuse Washington d’en vouloir surtout à son pétrole et d’instrumentaliser l’accusation de génocide sur le modèle de la campagne américaine sur les armes de destruction massive en Irak. L'ambassadeur du Soudan à Washington, Khedr Haroun, le premier à réagir auprès du département d’Etat, ajoute que «considérer ce qui se passe au Darfour comme un génocide ne fait pas l'objet d'un consensus international». Ni l’Union européenne, ni l’Union africaine, et encore moins la Ligue arabe ne sont allées aussi loin, dit-il. Pour sa part, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Mustafa Osman Ismail, se déclare convaincu que «l'administration Bush tente de détourner l'attention sur la scène intérieure et internationale de ce qui se passe en Irak afin d'éviter la pression des Démocrates dans l'élection présidentielle en cours».
Le chef rebelle de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) du Sud-Soudan, à majorité négro-africaine et chrétienne, John Garang, approuve haut et fort Colin Powell. «Quand un gouvernement utilise des tribus contre d'autres tribus pour contrer une insurrection, ce concept répond à la définition du génocide ou de l'épuration ethnique. Il s'agit donc bien d'un génocide», déclare Garang, très satisfait d’entendre le département d’Etat imputer à Khartoum les obstacles qui bloquent au Kenya la finalisation de l’accord de partage du pouvoir entre le gouvernement et la rébellion sudiste et empêchent de tourner la page de 21 ans de guerre. A Abuja, les rebelles du Darfour du Mouvement pour la libération du Soudan (SLM) voient eux aussi l’accusation de génocide comme un «développement bienvenu». «Nous croyons que la communauté internationale va maintenant prendre des mesures plus sérieuses et concrètes contre le gouvernement pour le forcer à arrêter ces atrocités», espère le porte-parole du SLM tandis que son alter ego du Mouvement pour l'égalité et la justice (JEM) estime que «les Etats-Unis devraient faire un pas de plus en aidant à punir les coupables». Ce n’est pas au programme pour le moment.
Harvard se retire de PetroChina; génocide du Soudan
David Kute et Leeshai LemishLa Grande Époque
17 Apr, 2005

BOSTON – Harvard University a annoncé qu’elle allait retirer ses fonds d’investissement de PetroChina, une compagnie de pétrole qui selon les dires aurait été impliquée dans le génocide de Darfour.
«Retirer ses investissements n’est pas une décision que Harvard peut prendre à la légère» a dit Lawrence H. Summers, le président de Harvard dans un communiqué de presse. «Mais je crois qu’il s’agit d’un cas pour lequel il est impérieux de passer à l’action, à la lumière des circonstances particulières de la terrible situation qui se déroule encore au Darfour et du rôle de front joué par la société mère de Petrochina dans les industries de pétrole Soudanaises, qui sont si importantes pour le régime Soudanais.»
En octobre dernier The Harvard Crimson a rapporté que l’université détenait 72 000 parts dans PetroChina, incitant les membres de la communauté de Harvard à faire campagne pour que l’université retire ses investissements. Une pétition a été mise sur pied à cet effet et elle a recueillie les signatures de plus de 600 étudiants de toutes les facultés.
Dans une lettre qui a circulé dans le corps étudiant au complet, Brandon Terry, Président Honoraire du forum Black Man et Matthew Mahan, Président Honoraire du conseil du premier cycle de Harvard, ont demandé aux étudiants de retenir leurs paiements jusqu’à ce que Harvard retire ses actions investies dans PetroChina celles-ci totalisant un montant de presque 4 millions de dollars US.
Ils ont écrit «Nous croyons qu’il y a une morale impérativement claire à retenir votre donation jusqu’à ce que Harvard se retire de PetroChina et de toutes autres compagnies jusqu’à présent non divulguées qui rendent financièrement possible le génocide se déroulant présentement au Soudan.»
PetroChina est une division de China National Petroleum Corporation, une compagnie étatique chinoise qui se trouve à être un des joueurs de ligne dans l’industrie pétrolière Soudanaise. Selon Lako Tongun, professeur Soudanais au Pitzer College, la Chine a vendu des armes au gouvernement Soudanais génocidaire; le pouvoir de veto de la Chine a empêché que ne soit émise aux Nations Unies une résolution solide évoquant la crise.
Une campagne menée par le gouvernement soudanais et les miliciens Arabes dans la région ouest du Darfour a dit qu’il y a eu une estimation de 400 000 vies et réfugiés sur deux millions de gens. Les groupes de droite et l’administration américaine l’ont nommé le génocide des tueries.
La décision du 4 avril de se retirer de PetroChina est venue après que Summers ait demandé à travers la Corporation Committee on Shareholder Responsibility (CCSR) de l’université (Comité corporatif sur la responsabilité des actionnaires) à ce que le Advisory Committee on Shareholder Responsibility (ACSR) (Comité de conseil sur la responsabilité des actionnaires) de l’université révise le cas. Un sous-comité de ACSR a été approché par les étudiants demandant le retrait des investissements et a donc procédé à la préparation d’un rapport suggérant que l’université se retire. La recommandation de se retirer a par la suite été acceptée à l’unanimité par le ACSR, puis par le CCSR et finalement par la corporation de Harvard, qui a pris la décision de suivre cette recommandation.
Le CCSR a dit dans une déclaration que «Cette décision est le reflet de grandes préoccupations à propos de la crise affreuse qui persiste dans la région du Darfour au Soudan et à propos du rôle majeur de la société mère China National Petroleum Corporation affiliée de près à PétroChina, en tant que partenaire de front du gouvernement soudanais dans la production de pétrole au Soudan.»
L’effort de Harvard a inspiré les organisations étudiantes de d’autres écoles à prendre des initiatives similaires. En Californie, dans les Colleges Claremont, le Genocide Awareness Committee (Comité de sensibilisation au génocide) a fait des efforts d’investigation visant à révéler les investissements du collège tout en encourageant les autres institutions à faire de même. Dans une lettre distribuée aux autres universités par les étudiants des Collèges de Claremont la semaine dernière, des groupes ont fait l’éloge de la décision de Harvard de se retirer.
«Peu importe les profits potentiels pour un collège ou une université d’investir dans PetroChina ou dans tout autre compagnie impliquée dans ce génocide, exprimait la lettre, nous devons condamner une telle position comme étant tout à fait immorale.»
U.N.: Sanction Sudanese Leaders for Failing to Protect Civilians
Darfur Tests Collective ‘Responsibility to Protect’ on One-Year Anniversary
(New York, September 15, 2006) – The situation in Darfur demands that the United Nations Security Council members act on their “responsibility to protect” civilians in Darfur from further massive human rights abuses, Human Rights Watch said today. Such action should include imposing sanctions on Sudanese President Omar El Bashir and other senior officials who fail to protect civilians by impeding the deployment of a U.N. force to Darfur.
Security Council members must make protecting Darfur civilians their highest priority. The secretary-general has reminded President Bashir and other high-level officials that the ‘responsibility to protect’ means that they will be held personally responsible should their failure to accept a U.N. force result in continuing civilian casualties.
Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch.

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U.N.: Darfur Resolution Only a First StepPress Release, August 31, 2006
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Darfur: Donors Must Urgently Boost Civilian ProtectionPress Release, July 17, 2006
Violence Beyond Borders: The Human Rights Crisis in Eastern ChadBackground Briefing, June 22, 2006
Entrenching Impunity: Government Responsibility for International Crimes in DarfurReport, December 9, 2005
Crisis in DarfurWeb Site
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“Security Council members must make protecting Darfur civilians their highest priority,” said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch. “The secretary-general has reminded President Bashir and other high-level officials that the ‘responsibility to protect’ means that they will be held personally responsible should their failure to accept a U.N. force result in continuing civilian casualties.” September 17 marks one year since world leaders agreed on a common responsibility to protect populations from genocide, ethnic cleansing, war crimes and crimes against humanity. Civil society activists are planning a Global Day for Darfur on September 17, with rallies, and other events in dozens of cities around the world to raise awareness and demand action by policymakers. Human Rights Watch called for the U.N. Security Council to immediately impose asset freezes and travel bans on the highest-level Sudanese officials – including President Bashir – who are failing to protect civilians by impeding deployment of a U.N. force to Darfur. “With fighting on the upsurge and the possible departure of African Union troops from Darfur on September 30, Darfur’s civilians face the scenario of even more disease, destruction and death if global leaders don’t act now,” said Roth. “A year after the 2005 World Summit agreed on a collective responsibility to protect the most vulnerable, it’s long past time to match action to words.” Despite a May 2006 peace agreement signed by the Sudanese government and one rebel group, fighting in Darfur has recently increased. The government launched a new offensive in North Darfur in late August while simultaneously resisting international calls for a U.N. force in Darfur. On August 31, the U.N. Security Council approved resolution 1706, which authorizes a U.N. force of more than 17,500 troops and 3,300 police to be deployed to Darfur, providing that the Sudanese government consents. So far, Khartoum has refused to permit the U.N. deployment and recently threatened to eject the existing 7,000-member African Union force. Human Rights Watch said that the dispute over the U.N. force has tested the Security Council’s willingness to enforce its own resolutions. Sudan has proved adept at dividing the council, whose members include China and Russia, each with veto power, as well as Qatar; all three have apparently refrained from pressing Sudan to accept the U.N. force. Under U.N. Security Council resolution 1591, the Security Council can place individuals who violate international human rights and humanitarian law, breech the arms embargo on Darfur, or “impede the peace process” on a list for travel bans and asset freezes. In April 2006, the Security Council imposed sanctions on four individuals, including one Sudanese military commander, two rebel leaders and one government-allied militia leader. No high-level government officials have been affected, despite the inclusion of several cabinet ministers on a confidential list of 17 persons recommended for sanctions and five others, including President Bashir, to be considered for possible future sanctions by the U.N. Panel of Experts more than nine months ago. “Condemnation is only half the message to Khartoum,” said Roth. “Sanctions are a vital way for the Security Council to get the Sudanese government to stop abusing its people.” To view the August 14 letter from Human Rights Watch to the U.N. Security Council on Sudan sanctions and civilian protection in Darfur, please visit: http://hrw.org/english/docs/2006/08/14/sudan13973.htm For more information on the September 17 Darfur events, please see: http://www.dayfordarfur.org

Darfur: Indiscriminate Bombing Warrants U.N. Sanctions
Khartoum Drops Bombs in Ongoing Offensive, Stymies Peacekeeping Efforts
(New York, September 6, 2006) – Sources on the ground indicate that the government of Sudan is indiscriminately bombing civilian-occupied villages in rebel-held North Darfur, Human Rights Watch said today. The bombing campaign comes as Khartoum is threatening to eject African Union peacekeepers and stymieing efforts to deploy a U.N. force to the region, and should trigger sanctions against senior Sudanese government officials.
Government forces are bombing villages with blatant disregard for civilian lives.
Peter Takirambudde, Africa director at Human Rights Watch

“Government forces are bombing villages with blatant disregard for civilian lives,” said Peter Takirambudde, Africa director at Human Rights Watch. “A penalty for indiscriminate bombing in Darfur is U.N. Security Council sanctions, which should be imposed now.” Firsthand sources report flight crews rolling bombs out the back ramps of Antonovs, a means of targeting that was often practiced by government forces in their 21-year civil war with rebels in southern Sudan. This method is so inaccurate that it cannot strike at military targets without a substantial risk of harm to civilians. International humanitarian law prohibits such attacks, which can constitute war crimes. Deliberately attacking civilians is in all circumstances prohibited and a war crime. Human Rights Watch specifically urged the Security Council to:
Impose targeted sanctions on Sudanese government officials responsible for violations of international humanitarian law, as provided for by U.N. Security Council Resolution 1591; and
Expand the limited arms embargo provided for by U.N. Security Council Resolution 1591 to cover all of Sudan, not just Darfur.
Offensive military overflights and breaches of international humanitarian law in Darfur are in direct violation of U.N. Security Council Resolution 1591 and are grounds for sanctions, which should include banning government officials from travel and freezing assets of those responsible. The government’s bombing campaign is part of an ongoing military offensive in North Darfur and follows mass deployment of government forces to the region, itself a violation of the resolution. Reports on the recent bombardment in North Darfur indicate that it is wholly indiscriminate and deliberately fails to distinguish between rebels and civilians. Witnesses in combat zones in North Darfur say that Sudanese military aircraft only target a general area, which often includes people’s homes. According to international observers in North Darfur, a woman was killed and seven children were wounded last week in Hassan, 5 kilometers southeast of Kulkul, when a bomb was dropped on her house. Another bomb nearly missed a school, leaving a crater 15 meters away. Evidence of indiscriminate bombing was also reported in the nearby villages of Abu Sakin and Telbo, where one bomb went through the wall of a house and came out the other side. Although the villages of Hassan, Abu Sakin and Telbo were considered to be under rebel control until they were seized by government forces in the recent fighting, one international observer said that the rebels did not have a permanent presence in the villages, but rather on their outskirts. On Friday, September 1, Sam Ibok, the director of the AU Peace and Security Council, said that more than 20 civilians had been killed and more than 1,000 displaced as a result. International observers in North Darfur reported that civilians attempting to flee the Kulkul area in the direction of Fashir, the provincial capital, were turned back by Sudanese government troops. “Khartoum clearly believes that it can defy U.N. Security Council resolutions and continue to kill civilians indiscriminately, in violation of international law,” said Takirambudde. “Now Khartoum appears determined to rid itself of international peacekeepers, so that there will be no protection for civilians.” On September 3, the government’s Council of Ministers decided to ask the AU peacekeeping force to withdraw its 7,000-plus troops from Darfur at the end of September. The under-resourced AU force has been unable to prevent widespread abuses against civilians, but is the only international peacekeeping force in Darfur pending a proposed deployment of U.N. troops. On Monday, the AU announced that it would allow its mandate to expire and leave the region by the end of September, though it left open the possibility of an extension. Khartoum, meanwhile, has blocked efforts to implement U.N. Security Council Resolution 1706, passed on August 31, which calls for the AU force to be turned into a more robust U.N. protection force. The resolution, however, is conditional on Khartoum’s consent. The government has not only refused to give that consent; it has also warned the AU not to join forces with the U.N. “Khartoum must not be allowed to kick out the African Union peacekeepers and block the deployment of U.N. troops,” said Takirambudde. “Given the ongoing offensive and the government’s track record of crimes against humanity, the Security Council must take all necessary measures to ensure there is no gap in protection for civilians in Darfur.”
Le silence de Martin sur le génocide au Soudan est inexcusable, déclare McDonough
ven 10 sep 2004 Imprimez

OTTAWA - La porte-parole du NPD pour les Affaires étrangères Alexa McDonough condamne le premier ministre Martin pour son inaction concernant le génocide qui s'est produit dans le région du Darfour au Soudan.
«Le premier ministre n'a pas répondu aux appels d'Amnistie Internationale et d'observateurs et d'organismes onusiens, africains et canadiens à prendre des mesures plus vigoureuses pour aider les 1,2 million de personnes déplacées et pour faire cesser les destructions, les tueries et les viols de femmes et de filles dans cette région troublée du Soudan. Il est même resté sourd aux appels de ses propres députés», déclare McDonough.
«Même le président George Bush a reconnu l'ampleur de la crise du Darfour. Lorsqu'il a témoigné jeudi dernier à Washington devant le Comité des relations étrangères du Sénat américain, le Secrétaire d'État Colin Powell a déclaré qu'il y avait eu un génocide au Darfour, que le gouvernement soudanais et les milices Janjaweed en étaient responsables et que le génocide se poursuivait peut-être encore», ajoute McDonough.
«Les mesures immédiates que le Canada pourrait et devrait s'engager à prendre ne manquent pas : appuyer la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMISAD); adjoindre des troupes canadiennes au groupe de reconnaissance demandé par le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan; militer à l'ONU en faveur d'une résolution plus musclée sur le Soudan; et offrir un soutien logistique aux forces de l'Union africaine et plaider en faveur d'un élargissement de leur mandat afin qu'elles puissent protéger la population du Darfour», déclare McDonough.
McDonough a déploré il y a quelques mois que Martin n'ait pas pris l'initiative de marquer le 10e anniversaire du génocide rwandais et de montrer que le gouvernement avait tiré les leçons du Rwanda. Le 22 juillet, elle a demandé par écrit aux ministres Pettigrew et Carroll ce que le Canada comptait faire face au génocide soudanais. Cinquante jours après, elle attend toujours la réponse.

Wednesday, September 6, 2006

4ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort

Journée mondiale 2006 : le programme officiel
Le 10 octobre 2006 se tiendra la 4ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort, sur le thème « La peine de mort, les échecs de la justice » : exécutions de personnes innocentes, discriminations, procès bâclés, conditions de détention inhumaines…
Cette journée sensibilisera le plus grand nombre aux conséquences de la peine capitale et invitera à s'engager en faveur de condamnés à mort emblématiques des injustices du châtiment suprême. A cette occasion, débats, concerts, conférences de presse, manifestations, expositions, pièces de théâtre seront organisés dans le monde entier pour dénoncer la peine de mort.
Pour contribuer à faire de l’édition 2006 un succès, réservez vos dates!

Vous souhaitez organiser une initiative et le faire savoir? Contactez Charlotte Beaucillon: cbeaucillon@abolition.fr
Afrique
Amériques
Asie
Europe
Internet

Afrique
Burundi – Un mois contre la peine de mortLa Coalition pour le Développement et la Réhabilitation Sociale (CODR-UBUNTU) organisera de nombreux événements entre le 20 septembre et le 10 octobre :20 au 24 septembre : Descentes dans les prisons (dix provinces).29 - 30 septembre : Rédaction du rapport de mission.1er octobre : Ouverture des 10 jours d’activisme.3 octobre : Animation des ateliers à Bururi et Gitega.5 octobre : Journée de réflexion à Bujumbura (ENAPO et universités)7 octobre : Animation des émissions télévisées et radiodiffusées et manifestations sportives et culturelles dans les prisons de Bujumbura et de Ngozi.10 octobre : Commémoration de la Journée mondiale du 10 octobre à Bujumbura.Pour plus d'informations: Emmanuel Nibizi, niferocar@yahoo.fr
Burundi, Bujumbura – Conférence de presse10 octobreLa ligue ITEKA de la FIDH, l’ACAT et l’association des Femmes Juristes organisera une conférence de presse qui animée par M.Piyo Ntakarutimana en tant que vice président de la FIDH.Pour plus d'informations: Piyo Ntakarutimana, aitogo@cafe.tg

Amériques
Canada, centre pastoral du diocèse de San Bernardino – Table ronde26 octobre Death Penlaty Focus organisera une table ronde sur les condamnations indues et la peine de mort. Gloria Killian, innocente condamnée pour effraction, vol et meurtre, témoignera et parlera du système judicaire. Pour plus d'informations: Lance Lindsey, lance@deathpenalty.org
Etats-Unis – Soutien au « Week-end of faith in action on the death penalty »Death penalty focus soutiendra l’événement d’Amnesty International: “Week end of faith in action on the death penalty”.Pour plus d'informations: Lance Lindsey, lance@deathpenalty.org
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Asie
Népal, Katmandou - Manifestation10 octobreAmnesty International vous invite à participer à une manifestation contre la peine de mort devant l’ambassade de Chine de Katmandou.Pour plus d'informations: danthong.breen@laposte.net


Europe
Allemagne – Appels urgents10 octobreL’ACAT Allemagne publiera deux appels urgents reprenant les cas soutenus par la Coalition en Chine et en Iran.Un troisième appel en soutien à un autre prisonnier emblématique de la Coalition sera publié à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’organisation à la fin du mois d’octobre.Pour plus d'informations: Gerta Klotz, gerta.klotz@ewetel.net

Espagne, Barcelone - Prière oecuménique10 octobre, de 19h30 à 21h00L'ACAT vous propose de participer à une prière oecuménique en l'Eglise protestante de Barcelone centre, avec la participation des paroisses catholiques des communautés du diocèse.Pour plus d'informations: Montserrat Munté Matas, muntematas@telefonica.net

France, Alfortville – Soirée musique10 octobre Le groupe 33 d’Amnesty International vous invite à participer à sa soirée musique pour célébrer la 4e Journée mondiale contre la peine de mort.Petite restauration sur place.Pour plus d'informations: Fabienne COLAS, flcokette@cegetel.net
France, Bourg-les Valence – Emissions radiophoniques 9 et 16 octobre La Radio B.L.V. consacrera deux émissions radiophoniques au thème de la peine de mort : « Y A UN CLIMAT » le 9 Octobre et « BAROSCOPE » le 16 octobre. Pour plus d'informations: Radio B.L.V. : 93.6, www.radioblv.com
France, Villiers-St-Frédéric – ExpositionOctobreLe Comité d’entreprise de la société filiale de Renault de Villiers-St-Frédéric organisera une exposition présentant la 4e Journée mondiale contre la peine de mort.Pour plus d'informations: Serco AGHIAN, serco.aghian@renault.com

Internet
Death Penalty Focus: http://www.deathpenalty.org/index.php?pid=events&menu=1"

4ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort

Journée mondiale 2006 : le programme officiel

Le 10 octobre 2006 se tiendra la 4ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort, sur le thème « La peine de mort, les échecs de la justice » : exécutions de personnes innocentes, discriminations, procès bâclés, conditions de détention inhumaines…
Cette journée sensibilisera le plus grand nombre aux conséquences de la peine capitale et invitera à s'engager en faveur de condamnés à mort emblématiques des injustices du châtiment suprême. A cette occasion, débats, concerts, conférences de presse, manifestations, expositions, pièces de théâtre seront organisés dans le monde entier pour dénoncer la peine de mort.
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Afrique

Burundi – Un mois contre la peine de mortLa Coalition pour le Développement et la Réhabilitation Sociale (CODR-UBUNTU) organisera de nombreux événements entre le 20 septembre et le 10 octobre :20 au 24 septembre : Descentes dans les prisons (dix provinces).29 - 30 septembre : Rédaction du rapport de mission.1er octobre : Ouverture des 10 jours d’activisme.3 octobre : Animation des ateliers à Bururi et Gitega.5 octobre : Journée de réflexion à Bujumbura (ENAPO et universités)7 octobre : Animation des émissions télévisées et radiodiffusées et manifestations sportives et culturelles dans les prisons de Bujumbura et de Ngozi.10 octobre : Commémoration de la Journée mondiale du 10 octobre à Bujumbura.Pour plus d'informations: Emmanuel Nibizi, niferocar@yahoo.fr
Burundi, Bujumbura – Conférence de presse10 octobreLa ligue ITEKA de la FIDH, l’ACAT et l’association des Femmes Juristes organisera une conférence de presse qui animée par M.Piyo Ntakarutimana en tant que vice président de la FIDH.Pour plus d'informations: Piyo Ntakarutimana, aitogo@cafe.tg

AmériquesCanada, centre pastoral du diocèse de San Bernardino – Table ronde26 octobre Death Penlaty Focus organisera une table ronde sur les condamnations indues et la peine de mort. Gloria Killian, innocente condamnée pour effraction, vol et meurtre, témoignera et parlera du système judicaire. Pour plus d'informations: Lance Lindsey, lance@deathpenalty.org
Etats-Unis – Soutien au « Week-end of faith in action on the death penalty »Death penalty focus soutiendra l’événement d’Amnesty International: “Week end of faith in action on the death penalty”.Pour plus d'informations: Lance Lindsey, lance@deathpenalty.org
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Asie
Népal, Katmandou - Manifestation10 octobreAmnesty International vous invite à participer à une manifestation contre la peine de mort devant l’ambassade de Chine de Katmandou.Pour plus d'informations: danthong.breen@laposte.net


Europe
Allemagne – Appels urgents10 octobreL’ACAT Allemagne publiera deux appels urgents reprenant les cas soutenus par la Coalition en Chine et en Iran.Un troisième appel en soutien à un autre prisonnier emblématique de la Coalition sera publié à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’organisation à la fin du mois d’octobre.Pour plus d'informations: Gerta Klotz, gerta.klotz@ewetel.net

Espagne, Barcelone - Prière oecuménique10 octobre, de 19h30 à 21h00L'ACAT vous propose de participer à une prière oecuménique en l'Eglise protestante de Barcelone centre, avec la participation des paroisses catholiques des communautés du diocèse.Pour plus d'informations: Montserrat Munté Matas, muntematas@telefonica.net
France, Alfortville – Soirée musique10 octobre Le groupe 33 d’Amnesty International vous invite à participer à sa soirée musique pour célébrer la 4e Journée mondiale contre la peine de mort.Petite restauration sur place.Pour plus d'informations: Fabienne COLAS, www.radioblv.com

France, Villiers-St-Frédéric – ExpositionOctobreLe Comité d’entreprise de la société filiale de Renault de Villiers-St-Frédéric organisera une exposition présentant la 4e Journée mondiale contre la peine de mort.Pour plus d'informations: Serco AGHIAN, serco.aghian@renault.com

Internet
Death Penalty Focus: http://www.deathpenalty.org/index.php?pid=events&menu=1"

Wednesday, August 30, 2006

Rwanda : un nouveau film sur le génocide début septembreInspiré du témoignage du général Dallaire, ancien commandant des Casques bleus

Un film dont le sujet est le génocide rwandais de 1994 est en ce moment en tournage à Kigali. Le scénario est inspiré du livre du général Dallaire, ancien commandant des Casques bleus au Rwanda à cette époque, dans lequel il dénonce la complicité de l’Onu et de la communauté internationale.

Un nouveau film réalisé à partir du livre J’ai serré la main du diable de l’ancien commandant des Casques bleus au Rwanda durant le génocide, le général canadien Roméo Dallaire, sera projeté début septembre prochain, a appris jeudi la PANA de source autorisée à Kigali. Selon le producteur du film, Danny Shampoo, la réalisation du film, actuellement en tournage à Kigali, coûte au moins 200 000 dollars américains par semaine. « Cela fait presque un mois que nous avons commencé le tournage, avec le recrutement de plus de 300 000 ressortissants rwandais », a révélé Danny Shampoo, qui a ajouté que la date limite pour la première projection du film a été fixée à début septembre prochain.
Dans son livre, le lieutenant général Roméo Dallaire, actuellement à la retraite, décrit la complicité de l’Onu et de la communauté internationale qui ont ignoré les informations que l’officier canadien fournissait sur la préparation du génocide au Rwanda quelque temps avant le déclenchement de la tragédie. « La communauté internationale, notamment le département d’Etat américain, les autorités belges et plusieurs hauts officiels de l’Onu à New York étaient bien au courant d’une situation de crise qui prévalait au Rwanda à l’époque. Ils n’ont rien fait lorsque je leur ai demandé d’envoyer une force supplémentaire pour stopper le génocide en préparation », regrette M. Dallaiare dans son ouvrage.
Le génocide sur grand écran
Le général Dallaire était commandant des troupes de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar) qui était alors chargée de superviser la mise en application des accords de cessez-le-feu entre le gouvernement rwandais et l’ex-mouvement rebelle du Front patriotique rwandais (FPR, actuel parti au pouvoir). Selon lui, il était possible de stopper le génocide qui a coûté la vie à plus de 800 000 personnes, essentiellement de la communauté tutsie et des Hutus modérés, si la logistique et l’effectif de ses troupes avaient été renforcés.
Tous les films réalisés sur le Rwanda sont focalisés sur le génocide : 100 days de Nick Hughes (Grande-Bretagne), Gardiens de la mémoire du Rwandais Eric Kabera, Sometimes in April du Haïtien Raul Peck, Shooting Dogs de Michael Caton-Jones (USA, Rwanda) et Hotel Rwanda de Terry George (Grande-Bretagne, Afrique du Sud, Italie), qui a connu un grand succès en Occident. Ce dernier, interprété par un Hutu, ancien gérant de l’hôtel des Mille Collines situé en plein centre de Kigali, n’a pas été du goût des rescapés du génocide, qui déplorent notamment le côté fiction du film dont la mise en scène, estiment-ils, a été déformée dans le but de banaliser l’ampleur du génocide de 1994.

Rwanda : la peine de mort en débatPrès de 1 000 condamnés attendent dans les couloirs de la mort

La suppression de la peine capitale au Rwanda fait actuellement l’objet d’un débat assez houleux dans le pays. Le gouvernement, soucieux de répondre aux attentes du Tribunal pénal international, doit faire face à une opinion publique divisée et encore empreinte des traumatismes du génocide...

Le Rwanda doit-il abolir la peine capitale ? La question est actuellement en débat et le nombre impressionnant des condamnés à mort en est la principale raison. Selon Maela Bégot, sociologue française partie enquêter dans les couloirs de la mort rwandais pour le collectif Ensemble contre la peine de mort (ECPM), « 1492 d’entre eux attendent dans les prisons surchargées du pays sans trop savoir quel sera leur sort. La majorité de ces personnes ont été condamnée pour des crimes commis dans le cadre du génocide », affirme-t-elle. « Mais il existe également de nombreux cas de personnes condamnées à mort pour des crimes de droit commun comme l’assassinat, le viol ou l’avortement, passibles de la peine capitale selon le code pénal rwandais. » Beaucoup estiment que ces chiffres risquent d’augmenter encore avec la nouvelle phase des procès des gacacas (tribunaux populaires mis en place pour accélérer les jugements des prisonniers du génocide de 1994) prévue pour ce mois de juin. « Près de 70 000 suspects de génocide sont susceptibles d’être condamnés », juge Domitille Mukantaganzwa, secrétaire exécutive du service national des juridictions gacaca, interrogée par Syfia International.
Certains militants des droits de l’Homme pensent donc que les autorités seront incapables d’exécuter une telle masse de gens. Pour Maela Bégot également, « il est impensable d’envisager des exécutions de masse qui provoqueraient sans aucun doute l’indignation internationale, comme cela a été le cas en avril 1998 ». 24 personnes avaient été fusillées publiquement dans différents stades du pays dans le cadre de la politique de « lutte contre l’impunité » entreprise par le gouvernement au lendemain du génocide. Attentif aux demandes d’une société encore traumatisée, celui-ci avait décidé d’en faire son cheval de bataille. Il n’y a cependant pas eu d’exécution au Rwanda depuis 1998. Les autorités appliquent depuis un moratoire de fait. Elles condamnent mais n’exécutent pas, d’où le nombre monumental des condamnés en attente dans les couloirs de la mort.
La peine de mort pour les génocidaires ?
Le débat sur la suppression de la peine capitale a commencé à prendre de l’ampleur au moment des discussions sur la nouvelle Constitution rwandaise votée en mai 2003. Elles ont révélé que la majorité des participants étaient en faveur du maintien de la peine de mort pour les génocidaires. « Les associations de rescapés sont assez virulentes à ce propos », souligne la sociologue française. « Elles ont clairement fait savoir leur volonté de limiter cette peine aux condamnés du génocide. » C’est assez problématique car cela obligera l’Etat à revoir son système pénal. Les échanges sont donc vifs partout dans le pays entre une bonne partie de la société civile de plus en plus abolitionniste et les associations pour la défense des rescapés, notamment la plus puissante d’entre elles, Ibuka. Les rescapés, qui craignent toujours pour leur vie, estiment que cette peine est méritée et proportionnelle aux crimes commis. « Il n’est pas rare que les abolitionnistes soient taxés de sympathie pour les génocidaires », indique Maela Bégot qui rappelle que les exécutions publiques de 1998 « ont été l’occasion d’un des plus grands rassemblements de population de l’histoire du Rwanda », et que « la foule a bruyamment applaudi et manifesté son enthousiasme suite aux fusillades ».
Les associations des droits de l’Homme, les familles des condamnés, les Eglises et le pouvoir exécutif rwandais ne partagent pas leur avis. Les Eglises dans leur ensemble pensent par exemple qu’appliquer la peine de mort, c’est faire peu de cas de la valeur de la vie humaine. « Personne ne doit enlever la vie à l’homme que ce soit au nom de la loi ou de la criminalité », avertit un pasteur rwandais cité par Syfia International. En outre, le CLADHO, collectif regroupant les principales organisations de défense des droits de l’Homme rwandaises, mène depuis 2005 des actions de sensibilisation pour l’abolition de la peine capitale dans le code pénal qu’il souhaite faire évoluer selon les « tendances internationales ». Ces organisations remettent notamment en cause, comme beaucoup de Rwandais, les gacacas, sur qui les autorités se sont beaucoup appuyées depuis 2002. Selon un rapport de l’association Avocats sans frontière (ASF), « les juges des gacacas, choisis au sein de la population, sans formation intellectuelle et encore moins juridique, ont souvent procédé à des mises en détention sans respecter la loi ».
Un débat relancé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda
En 1996, l’Assemblée nationale de transition a voté « la loi organique sur le génocide » qui a servi de base aux différents procès. Cette loi divise en trois catégories les crimes commis dans le cadre du génocide. Ainsi, le Rwanda condamne à mort les criminels de la première catégorie qui regroupe « les planificateurs et leurs complices, les personnes ayant agi en position d’autorité, les meurtriers de grand renom et tortionnaires, les violeurs et leurs complices et les personnes ayant commis des actes dégradants sur des cadavres et leurs complices ». Et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), basé en Tanzanie et mis en place par les Nations Unies, juge les « cerveaux » du génocide mais ne les condamne pas à la peine capitale. Ce double barème de peines concernant le jugement des génocidaires a été ressenti comme une véritable injustice par les rescapés et comme une violation de sa souveraineté par l’Etat rwandais qui considère que la définition des peines pour les crimes commis sur son territoire fait partie de ses prérogatives.
Il a été source de conflit entre le Rwanda et le TPIR, conflit ranimé avec les transferts des hauts responsables du génocide détenus à Arusha et que les autorités rwandaises voudraient juger. Seulement, l’accord de transfert prévoit qu’aucun accusé ne sera condamné à mort. Ainsi, comme le signale Maela Bégot, « les plus grands responsables jugés à Arusha vont éviter une mort à laquelle des individus de responsabilité moindre, mais jugés à Kigali, risquent d’être condamnés ». Une situation que les associations des rescapés ont du mal à accepter. Le gouvernement est donc pris entre deux feux, d’une part la volonté de satisfaire son opinion publique encore très marquée par ces crimes et de l’autre celle de ne pas déplaire aux bailleurs de fonds internationaux, notamment européens, qui financent la justice rwandaise.
Il semblerait que les discussions soient actuellement au point mort. Rien de concret n’a pour l’instant été décidé au plus haut niveau. Comme l’a souligné le Président de la République Paul Kagame, « c’est au Rwandais de choisir » mais il préférerait cependant « supprimer cette peine afin que le pays puisse juger les planificateurs du génocide rwandais ». En l’absence de sondages, il est difficile de connaître l’opinion générale sur la question et cela d’autant plus que le débat n’est pas très médiatisé.

Histoire du Rwanda

Période pre-coloniale

Généralement, les historiens sont divisés sur les origines des trois groupes ethniques du Rwanda, Bahutu, Batutsi et Batwa. Cependant, ils sont d’accord que le Rwanda pré-colonial était très organisé et avait un système d’administration centralisé. Le royaume était partout présidé par le mwami (Roi) issu principalement du clan Nyiginya du sous groupe Tutsi.
Le mwami avait des pouvoirs presque absolus mais était aidé par trois chefs principaux : un chef militaire qui était comme le commandant en chef de l’armée en termes modernes. Ce chef était responsable de l’armée, en assurant l’intégrité et l’expansion du territoire. Le deuxième chef était le chef du bétail qui s’occupait de toutes les matières relatives au bétail, comme paître les troupeaux et régler des différends y relatif. Le troisième chef était le chef de la terre qui était responsable de la terre assignée à l’agriculture, les produits alimentaires et les affaires apparentées.
Les chefs étaient essentiellement Tutsi, mais dans la plupart des cas, le chef de terre était Hutu.
D’une façon non officielle, la reine mère aussi jouait un rôle considérable dans l’administration du royaume.
La relation entre le roi et le reste de la population était, comme ailleurs, inégale ; soutenu par le système très organisé de " ubuhake " ; une sorte de relation de clientélisme entre la noblesse terrienne, les moins fortunés et les sujets ordinaires.
Contrairement à ce que quelques savants ont écrit, Ubuhake était un système économique qui a permis une sorte de symbiose entre les riches et privilégiés avec les moins privilégiés. C’était un système auquel les Bahutu, Batutsi et Batwa ordinaires ont participé et dont ils bénéficiaient mutuellement.
L’adhésion au système d’Ubuhake était volontaire et était le résultat de beaucoup de raisons ; incluant protection, anticipation et obtention des plus influent et puissant.
A l’exception de guerres de conquête et d’expansion, le Rwandais pré-colonial était en grande partie paisible. Pour une période de 400 années, la co-existence paisible a marqué le rapport ubuhake ; bien que pour approximativement 20 générations, un clan Tutsi ’ le Nyiginya’ a dominé la scène politique.
Les activités économiques principales du Rwanda Pré-Colonial étaient l’élevage et l’agriculture. C’est d’après ces activités économiques qu’on déterminait le statut de quelqu’un ou le statut d’une famille dans la société. Etant donné que les vaches étaient considérées comme étant très importantes dans l’économie pré-coloniale, les Rwandais qui possédaient plus de vaches avaient plus d’influence que les agriculteurs. Réellement, et à la différence de la théorie anthropologique coloniale sur les origines des Rwandais, ces derniers s’accordent sur l’idée que le terme Tutsi était utilisé au Rwanda pré-colonial pour signifier un gardien du bétail, et par conséquent riche, et Hutu signifiait un fermier’ et par conséquent moins riche.
L’autre activité économique était la chasse et la cueillette. C’était principalement l’occupation des membres moins privilégiés de la communauté Banyarwanda connu comme Abatwa.
Les Batwa étaient marginalisés et souvent discriminés par les Hutu et les Tutsi. Hutu et Tutsi étaient difficilement distincts, et les individus pouvaient changer d’une catégorie à l’autre suivant la richesse accumulée.
Une gamme d’institutions servait de médiateur des relations sociales, particulièrement le système du clan qui couvrait la société rwandaise entière.
L’institution d’Ubuhake a joué un rôle dans l’harmonisation de l’interdépendance entre deux individus de statut inégal. Le protecteur était principalement Tutsi, mais les clients pouvaient être un Hutu ou un Tutsi de condition sociale inférieure. Quelqu’un pouvait être en même temps client et protecteur ; le protecteur Tutsi de Hutu pouvait être client d’un autre Tutsi. Seul le mwami ne pouvait être client de qui que ce soit. On pouvait être protecteur ou client selon le nombre de vaches que vous aviez.
Il paraît que les gens eux-mêmes s’identifiaient l’un de l’autre d’après l’appartenance à un même clan plutôt que par leur appartenance ethnique. David Newbury a montré que même si les termes " Hutu et Tutsi " ont existé dans le temps pré-colonial, ils n’étaient pas aussi figés (D. Newbury, 1979, 1980 ; c Newbury 1988).
Au total, il y avait dix-neuf clans communs entre les membres des 3 groupes ethniques. Certains disent que jusqu’au milieu du 19è siècle, les identités du clan importaient plus que la catégorisation Tutsi, Hutu et Twa.
Cependant, la description de Rwandais par les groupes ethniques - basé d’une part sur les peuples indigènes, sur la théorie anthropologique de l’inégalité des races d’autre part, est considérée comme une confection coloniale qui eut des adhérents dans la seconde partie du 20ème siècle.

Période coloniale

En 1899, le Rwanda devint de façon effective une colonie allemande dans le cadre de l’Afrique de l’Est Allemande. Les Allemands pratiquèrent une administration indirecte par l’intermédiaire du mwami et ses chefs.
Trouvant que le royaume en place avait une véritable administration centralisée bien avant la pénétration des Européens, et sans doute à cause de l’insuffisance du personnel colonial, les Allemands décidèrent dès le début de favoriser une politique d’administration indirecte sous forme d’un protectorat mis en place après une série des traités négociés avec le mwami.
Suite à la première guerre mondiale, en 1919 le Rwanda devint un territoire sous mandat de la Société des Nations, confié à la Belgique.
En 1946, après la seconde guerre mondiale, le pays devint un territoire sous-tutelle des Nations Unies administré par la Belgique.
Lorsqu’en 1916, la Belgique occupa le Rwanda-Urundi lors de la campagne d’Afrique de l’Est dans le cadre de la première guerre mondiale, les deux royaumes du Rwanda (Rwanda) et de l’Urundi (Burundi) avaient été administrés d’une façon toute marginale depuis Berlin (via Dar-es-Salaam) depuis 1899.
Pendant une période de 40 ans de l’administration belge, le mode de vie des indigènes fut démantelé et déformé. En guise d’exemple, la relation entre patron et client d’avant la période coloniale qui avait été jusqu’alors souple et qui contenait un important élément de réciprocité et de symbiose, devint rigide et politisée. Elle devint ainsi un système économique exploiteur et humiliant, administré d’une manière coercitif et non pas comme un acte volontaire de réciprocité.
Au cours de la période coloniale, une économie des cultures de rente fut introduite et administrée avec des méthodes dures dont les punitions corporelles qui ont aliéné le Roi et ses chefs en majorité issus du groupe ethnique Tutsi du reste de la population ; un facteur qui continue de caractériser les relations entre Hutu et Tutsi.
En 1933, l’administration coloniale belge a introduit un système national d’identification fondé sur la discrimination ethnique. Les Banyarwanda qui possédaient dix vaches ou davantage étaient automatiquement identifiés comme Batutsi, de même que leurs descendants, alors que ceux possédant moins de vaches étaient identifiés comme Bahutu.
Les Tutsi qui avaient auparavant résisté furent de plus en plus enrôlés dans les écoles des missions catholiques. Pour encourager pleinement ce processus, l’église réaménagea sa politique éducative, favorisant ouvertement les Tutsi tout en discriminant les Hutu. Avec quelques exceptions, les Hutu recevaient seulement une éducation nécessaire pour travailler dans des mines, et plus tard dans les séminaires.
Pour des raisons pratiques et politiques, les Belges ont d’abord favorisé le Roi et ses chefs qui, pour la plupart appartenaient à l’élite dirigeante Tutsi. Lorsque débuta la demande d’indépendance, notamment de la part de la même élite Tutsi auparavant favorisé, sous le couvert d’un parti politique, l’Union Nationale Rwandaise (UNAR), les autorités coloniales Belges changèrent rapidement le fusil d’épaule en faveur d’une faction des séminaristes Hutu regroupés au sein d’un parti politique dénommé PARMEHUTU fondé sur une idéologie sectaire ethniste.
Parmi les administrateurs coloniaux et les missionnaires opérant dans la région des Grands Lacs au début du siècle, beaucoup croyaient à la fameuse théorie Hamite qui considérait les Tutsi comme une race séparée qui serait venue des autres cieux pour apporter la civilisation ou « Négroïde » Bahutu et Batwa.
A en croire cette théorie, toute chose d’une certaine valeur en Afrique aurait été introduite en Afrique par une « race plus civilisée » probablement non originaire du continent.
On décida d’accorder un traitement de faveur à l’élite Tutsi lorsqu’il s’agissait de recruter les autorités politiques indigènes.
Les chefs et sous-chefs Hutu furent démis de leurs fonctions et remplacés par les Tutsi. L’évêque Catholique Monseigneur Classe lança cet avertissement en 1930 :
« Le plus grand tort que le gouvernement pourrait faire à lui-même et au pays serait d’ignorer la Coste Mututsi. Une telle révolution conduirait le pays à un communisme anti-européen qui va à l’encontre du progrès. Comme règle, il n’est pas possible de trouver les chefs qui seraient meilleurs, plus intelligents, actifs, plus à même de comprendre l’idée du progrès, voire plus susceptibles d’être acceptés par la population que les Batutsi (Classe, 1930) ».
Les possibilités de la plupart des Bahutu étaient davantage limitées par la discrimination introduite dans les écoles catholiques qui constituaient le système éducatif le plus dominant au cours de la période coloniale.
Plus tard, étant donné que les élites Tutsi réclamaient l’indépendance, l’administration coloniale changea leur alliance et apporta son soutien aux élites Hutu, en chassant les chefs Tutsi de l’administration.
Les politiques coloniales s’appuyaient simplement sur une fondation qui, déjà contenait un potentiel de conflit.
Au milieu des années 1950, les demandes politiques étaient formulées en termes d’ethnies.
Le 24 Mars 1957, Grégoire Kayibanda, alors rédacteur en chef du Journal catholique Kinyamateka, avec l’aide de l’évêque catholique Perraudin, publia la fameuse manifeste de Bahutu dans lequel, pour la première fois, un problème politique était expliqué en terme raciale, demanda l’émancipation des Bahutu et les quotas raciaux dans le système éducatif et dans l’emploi.
Avec la complicité de l’administration coloniale Belge, les premiers massacres des Tutsi par les adhérents du parti PARMEHUTU eurent lieu en 1959. Dans un climat de confusion et de violence à grande échelle, avec un appui direct de l’administration coloniale belge, le PARMEHUTU abolit la monarchie et déclara une république en 1961-avant même l’indépendance.
Le 1 Juillet 1962, le Rwanda reçut une indépendance politique formelle et fut séparé du Burundi.
Par la suite, les élites politiques Hutu de 1959 et les événements ayant conduit à l’indépendance de 1962 constituèrent des points de référence essentiels dans la vie politique du Rwanda.

Le Rwanda indépendant

Le Rwanda après l’indépendance a hérité d’un contrôle rigide des sphères de la vie par le pouvoir. La première république dirigée par Grégoire KAYIBANDA a exclu les Batutsi de toutes les postes de responsabilité et a limité leur accès à l’éducation.
Les dirigeants concentrèrent tout le pouvoir politique et économique entre les mains d’un petit nombre des élites Hutu originaires de la région du centre du pays.
Un conflit terrible éclata en décembre 1963 avec un massacre à grande échelle des milliers de Tutsi suite à une attaque par les Inyenzi, un résidu de la monarchie. Encore une fois, des milliers de Tutsi trouvèrent refuge dans des pays limitrophes.
En 1965, le Rwanda décréta un régime à parti unique sous le MDR/PARMEHUTU, architecte de l’idéologie raciste qui sera consolidée sous la deuxième république présidée par le Général-Major Juvénal HABYARIMANA.
En 1969, KAYIBANDA fut réélu et le parti ou pouvoir, le PARMEHUTU, rafla tous les 47 sièges de l’assemblée législative.
La première république, sous le Président Grégoire KAYIBANDA, institutionnalisa la discrimination contre les Batutsi et fit périodiquement recours aux massacres de cette population ciblée comme moyen de préserver le statut. Quelques groupes de Rwandais du diaspora ont tenté sans succès d’organiser un retour forcé par le biais du groupe armé des Inyenzi (concrélat).
En raison d’une combinaison entre la persécution permanente contre les Tutsi et les Hutu originaires des autres régions, de même que les difficultés économiques, le régime de KAYIBVANDA était devenu très impopulaire et vulnérable.
En juillet 1973, le Ministre de la défense et chef de la garde nationale, le Général-Major Juvénal HABYARIMANA opéra un coup d’état contre le Président Kayibanda. Il suspendit toutes les activités politiques et proclama un régime militaire connu sous le nom de deuxième république.
Par la suite, la fin de la première république et le coup d’Etat contre Kayibanda entraînèrent la mort de plusieurs politiciens de premier plan originaire de la région du centre, dont Kayibanda lui-même. D’autres Batutsi furent tués.
En 1975, le président HABYARIMANA fonda le mouvement Révolutionnaire National pour le Développement, (MRND) un parti unique au pouvoir qui allait promulguer en 1978 une constitution qui a continuellement reconduit HABYARIMANA au pouvoir en organisant les ‘élections’ dans lesquelles il était candidat unique. HABYARIMANA a effectivement consolidé un régime à parti unique sous le MRND en 1975.
En décembre 1978, une nouvelle constitution fut adoptée par referendum populaire et HABYARIMANA, se présentant comme candidat unique, était réélu. La constitution réaffirmait que le Rwanda était un Etat à parti unique avec le MRND, qui allait plus tard devenir MRND, comme la seule organisation politique reconnue.
Toutes les deux républiques ont sans cesse répété que le Rwanda est un pays minuscule et surpeuplé, incapable d’abriter les réfugiés en cas d’un retour éventuel. Sur base ethnique, la population fut de plus en plus marginalisée et appauvrie, alors que le pouvoir devenait de plus en plus violent et intolérant.
Les divisions au sein des Bahutu de l’Akazu (la clique dirigeante) qui a atteint son paroxysme avec le coup d’Etat de 1973 devinrent plus accentuées dans les années 1970 et 1980 lorsque la clique parla des Bahutu du nord et ceux du sud. Les activités politiques en dehors du courant de pensée du MRND restèrent prohibées, de sorte que même l’Assemblé Nationale était comiquement appelée le Conseil National de Développement.

Avant l’accord d’Arusha
Le processus de paix au Rwanda a effectivement débuté en mars 1991 avec l’accord de cessez-le-feu de N’sele. Les négociations de paix d’Arusha proprement dites commencèrent en Juillet 1992. Le premier protocole sur l’Etat de droit fut conclut et signé en Juin 1992.
Cependant, le processus des négociations pour traiter de la problématique des réfugiés a débuté en octobre 1982, lorsque HABYARIMANA ferma la frontière du pays avec l’Ouganda, après l’afflux des milliers de réfugiés fuyant la persécution du président Ougandais d’alors, Milton Obote et son parti politique l’Ouganda People’s Congress (UPC).
En 1983, HABYARIMANA accepta de réinstaller plus de 30,000 réfugiés, mais en décembre de la même année, des milliers de réfugiés traversèrent la frontière Tanzanienne en raison de l’intimidation et de la persécution.
Sur ordre de Habyarimana, le comité central du MRND déclara en Juillet 1986 que le Rwanda ne permettrait pas le retour d’un grand nombre des réfugiés, de l’intense pression sur la terre et de ce qu’on appelait ‘’le verre rempli’’.
En 1989, HABYARIMANA et le président MUSEVENI se rencontrèrent et mirent sur pied un comité d’investigation sur le rapatriement des réfugiés. En 1990, le premier rapport a prétendu l’adoption d’une approche libérale de la part du gouvernement, tout en indiquant que les demandes d’émigration ne seraient pas satisfaites.
Cependant, HABYARIMANA a continuellement renié et entravé des efforts de rapatriement des réfugiés en provenance des pays limitrophes.
Le 1er octobre 1990, le Front/Armée Patriotique Rwandais (FPR/APR) attaqua à partir de ses bases en Ouganda. Cette force était en majorité composée des Rwandais provenant de l’Armée Nationale de Résistance (NRA). Elle envahit le nord du Rwanda et occupant plusieurs villes dans le nord et le nord-est.
Le gouvernement rwandais accusa le gouvernement Ougandais de soutenir ces forces, et, en réponse, la France, la Belgique et le Zaïre envoyèrent des troupes pour secourir HABYARIMANA, et il réussi temporellement à bouter dehors les combattants bien aguerris de l’APR.
Pendant ce même temps, il y avait une dissension politique interne et une intense pression sur HABYARIMANA pour qu’il réalise le régime et autorise un pluralisme politique. En Juin 1991, il accepta une nouvelle constitution légalisant les partis politiques.
En conséquence de cause, et suite à une série de tentatives avortées de négocier un gouvernement de transition, un gouvernement de coalition à base élargie comprenant quatre principaux partis d’opposition, le MDR restauré, le Parti Démocratique Chrétien (PDC), le Parti Libéral (PL), et le Parti Social Démocrate (PSD) ensemble avec le MRND, fut accepté et annoncé durant la dernière partie de l’année 1991.
En raison encore de la pression régionale et internationale, un cessez-le-feu entre le FPR et les forces de HABYARIMANA fut initié et plus tard, un processus de paix commença.
Le tout nouveau gouvernement de transition et les représentants du FPR engagèrent des négociations. Le premier round des pourparlers eût lieu en Juin 1992 à Paris et en Juillet à Arusha. Ces négociations aboutirent à un accord pour un nouveau cessez-le-feu, effectif depuis fin Juin, et à la création du Groupe d’Observateurs Militaires (GOM) comprenant les représentants des deux belligérants avec des officiers en provenance des forces armées du Nigeria, Mali, Sénégal et Zimbabwe.
Cependant, les négociations qui ont suivi en Tanzanie au cours des mois d’août, septembre et octobre n’ont pas permis de résoudre les principaux problèmes concernant la création d’une zone neutre entre les Forces Armées Rwandaises et l’APR, l’incorporation de l’APR dans une future force nationale rwandaise intégrée, le rapatriement des réfugiés, et les demandes du FPR d’une pleine participation au gouvernement de transition et à l’organe législatif.
En février 1993, la violence a resurgi suite à l’arrêt des négociations. Elle fit une centaine de victimes des deux côtés. Des milliers s’enfuirent vers des pays limitrophes suite aux combats répétitifs.
En Mai 1993, il y a eu beaucoup de progrès entre le FPR et le gouvernement rwandais, lorsqu’on a établi un calendrier pour la démobilisation et la réintégration des forces.
En août 1993, le protocole sur l’intégration de l’APR et les forces du gouvernement a été dûment signé.
On s’était convenu sur le gouvernement de transition qui devrait être dirigé par un premier ministre et mis en place avant le 10 septembre. Mais les élections multipartites organisées par HABYARIMANA ont été prévues 22 mois plus tard.
En juin, le conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la création d’une Mission d’observation des Nations Unies au Rwanda pour surveiller la mise en place du processus de paix.
Cependant, le gouvernement d’HABYARIMANA n’est pas arrivé à mettre en place un gouvernement de transition comme prévu. Ce qui a augmenté la tension et les soupçons.
Le 5 Janvier, HABYARIMANA a prêté serment comme le chef du gouvernement de transition qui allait durer 22 mois d’après les termes des Accords d’Arusha. Mais les autres membres du gouvernement n’ont pas prêté serment.
L’inauguration du gouvernement et de l’Assemblé Nationale de transition, prévue le même jour fut encore reportée à cause de l’opposition politique qui a refusé la tenue du conseil des ministres proposé par HABYARIMANA

Le génocide
Le 6 Avril 1994, l’avion du président HABYARIMANA a été abattu alors qu’il s’apprêtait à atterrir en provenance de Dar-es -Salaam en Tanzanie où il était parti pour assister à une réunion avec les chefs d’Etats de la région.
Des rumeurs de conspiration circulent encore à propos d’éventuels de cet attentat. Il y a de différents points de vue qui expliquent le fait d’abattre brusquement le jet présidentiel ; mais il n’y a aucun doute que le Génocide avait été planifié bien avant.
A vrai dire, celui qui a abattu l’avion d’HABYARIMANA sera difficilement identifié, le moins encore celui qui a donné l’ordre de tirer. Au cas où l’on trouve une preuve y relative, il y a lieu de considérer le fait d’abattre l’avion comme un acte prémédité issu du point culminant des buts immédiats.
La violence qui a suivi était la pire dans l’histoire de l’humanité.
Au moins un million de gens ont été sauvagement massacrés dans une période de moins de trois mois ; des milliers de femmes et de jeunes filles ont été violées, mutilées tant physiquement que psychologiquement et celles qui étaient enceintes ont été éventrées pour voir comment un fœtus tutsi ressemblait.

La période post-génocide
Après le Génocide, un Gouvernement d’union nationale et une Assemblée nationale de transition composée de tous les partis politiques a été mis en place, à l’exception du MRND et du CDR qui ont organisé le Génocide.
En juillet 1994, les accords d’Arusha ont été adoptés par le gouvernement de transition comme sa base constitutionnelle, à part quelques amendements.
En août et septembre 2003, les élections présidentielles et législatives ont été organisées. Le Prédisent Paul KAGAME et le FPR les ont remporté respectivement avec une majorité écrasante.

Un journaliste incarcéré au bar

Un journaliste incarcéré pour avoir critiqué le gouvernement dans un bar
Reporters sans frontières demande l’abandon des poursuites engagées contre Aloys Kabura, journaliste de l’Agence burundaise de presse (ABP, officielle), poursuivi par les services de renseignements pour “rebellion” et incarcéré à la prison centrale de Ngozi (Nord) depuis le 31 mai 2006. Le journaliste, qui a récemment réalisé un reportage mettant en cause la police burundaise dans un trafic de sucre, est accusé d’avoir publiquement critiqué le gouvernement, dans un bar de la ville de Kayanza (Nord).
“Que les services de renseignements puissent porter plainte contre un citoyen est déjà sidérant en soi. Que, de surcroît, l’expression d’une opinion en public puisse être punie d’une peine de prison est encore plus effarant. Mais l’incarcération d’un journaliste, dont le seul tort est d’avoir mis en cause la police, est proprement scandaleux. Le président Pierre Nkurunziza doit mettre bon ordre au sein de ses services de sécurité et engager la réforme d’une loi absurde, dont l’application est préjudiciable à la paix. Le gouvernement ne peut pas continuer à donner l’impression qu’il tente d’intimider tous ceux qui ne chantent pas les louanges des pouvoirs publics”, a déclaré Reporters sans frontières.
Aloys Kabura a été arrêté le 31 mai en fin de journée à Kayanza par la police burundaise, munie d’un mandat d’arrêt délivré par le procureur de la ville, Jean-Paul Manwagari. Son arrestation fait suite à une plainte pour “rebellion” déposée par la Documentation nationale, les services de renseignements, accusant le journaliste d’avoir “tenu, devant témoins, le 21 avril, des propos diffamatoires sur le régime”, selon le procureur. Aloys Kabura est accusé d’avoir, dans un bar de la ville, critiqué l’attitude du gouvernement et la violence de la police, lorsque, le 17 avril, une vingtaine de journalistes avaient été séquestrée pendant une demi-journée au domicile d’un député, à Bujumbura. Selon le code pénal, le journaliste est passible d’une peine de deux mois de prison et/ou d’une amende de 5000 francs burundais (4 euros).
Le journaliste de l’ABP, qui se dit surveillé et menacé par la police, avait réalisé, au mois de janvier, une enquête sur un trafic de sucre avec le Rwanda qui aurait été couvert par la police. Emmanuel Mungwarakarama

Rwanda: Culture et Société

Beaucoup de gens qui ont eu la chance de visiter le Rwanda ont été amusés sinon intrigués par le fait que les Rwandais vivent en harmonie entre eux et ce, seulement 10 ans après le Génocide qui a menacé de briser le tissu social et de détruire les bonnes relations qui ont été bâties tout au long des siècles entre les Rwandais. Aujourd’hui, les Rwandais non seulement vivent ensemble mais aussi partagent des aspirations et un sentiment commun d’appartenir à un seul peuple comme il était dans le passé.
La musique et la danse jouent un rôle important dans les traditions rwandaises. Le peuple rwandais a une variété de musique et de danse qui varient des actes qui démontrent les épopées illustrant l’excellence et la bravoure, et bien d’autres qualités.
La troupe de danse Intore est le modèle le plus magnifique des styles de danse traditionnels variés et dynamiques. Toute une gamme de produits d’artisanat traditionnel est fabriquée dans les milieux ruraux du Rwanda. Cette gamme varie des produits de la céramique et de la vannerie, à la sculpture sur bois traditionnelle et à la peinture (tableaux) moderne(s).
Le Rwanda compte des milliers de sites intéressants où l’on peut trouver les objets qui reflètent sa culture. La province de Butare située au sud du pays et qui partage ses frontières avec le Burundi abrite le Musée national qui dispose d’une collection importante des objets ethnographiques.
Musée National
Le Musée national du Rwanda offre une exposition fascinante des objets marquant l’histoire et de la culture du Rwanda. Son image fournit un aperçu non seulement sur le mode de vie pré-colonial mais aussi sur le développement futur du Rwanda comme un Etat africain moderne.
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