Saturday, April 8, 2006

Paul Kagame

Paul Kagame est né en octobre 1957 à Kamonyi, province de Gitarama dans le centre du Rwanda dont il est actuellement président.]

Biographie

Il est issu de la famille royale du Rwanda. Lors des évènements de 1959, il quitte son pays à l'âge de deux ans, suivant sa famille, lors des premières persécutions des Tutsi. La famille s'installe en Ouganda.

A l'âge de 22 ans en 1979, il rejoint le futur président de l'Ouganda, Yoweri Kaguta Museveni, dans un mouvement de résistance à la dictature d'Idi Amin Dada, qui devint la NRA, « National Resistance Army ». Plusieurs réfugiés rwandais font aussi partie du noyau de cette résistance qui affrontera ensuite la dictature de Milton Obote, puis celle de Tito Okello. Cette période permettra à Fred Rwigema et Paul Kagame de se construire une culture politico-révolutionaire, dans laquelle les grandes figures révolutionnaire d'Amérique latine et chinoises ont une place prépondérante. En 1986 Yoweri Kaguta Museveni devient Président de la République de l'Ouganda et plusieurs de ses compagnons d'armes rwandais, deviennent officiers dans l'armée ougandaise. La petite histoire raconte que, Yoweri Kaguta Museveni invita le Président du Rwanda de l'époque, Juvénal Habyarimana, lors d'une visite officielle, à grader lui-même ces officiers « ougandais », signe d'une indéfectible amitié entre les deux Présidents. Marié avec Jeannette en 1989, dont la famille était réfugiée au Burundi, il est père de quatre enfants.

Arrivée de Paul Kagame sur la scène internationale

Paul Kagame avec Jack Straw et Hubert Védrine, le 22 janvier 2002 à Kigali.

Venant d'Ouganda, le 1 er octore 1990, le Front patriotique rwandais (FPR) de Fred Rwigema entame le retour au Rwanda des exilés rwandais, réfugiés à partir de 1959. Dès le 2 octobre 1990, Fred Rwigema est tué au combat. La mort de ce leader emblématique sera cachée plusieurs jours aux combattants du FPR. Ses responsables sont dans le désarroi. Le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, très proche des responsables du FPR, dont plusieurs se sont illustrés comme officiers dans les rangs de son armée, impose son chef des renseignements militaires, Paul Kagame, vieil ami de Fred Rwigema, pour résoudre cette crise circonstancielle du FPR. Paul Kagame, alors en stage de formation aux États-Unis à Fort Leavenworth, entre sur la scène internationale en prenant les commandes du FPR qu'il avait créé avec Fred Rwigema.

De 1991 à 1993, alternant combats, défaites et victoires, Paul Kagame négociera parallèlement les accords d'Arusha avec le Président Juvénal Habyarimana, poussé à la discussion par la France, par l'intermédiaire de Pasteur Bizimungu qu'il fera élire président de la république de la période de transition, après le génocide. Pendant la période de ces négociations Paul Kagame sera arrêté à Paris par les services français une douzaine d'heures, sous le motif de terrorisme, juste après avoir été reçu par des conseillers politiques du gouvernement français et de l'Elysée.

En 1994, au moment de l'attentat contre le président Juvénal Habyarimana, les soldats belges de la Minuar sont accusés par ceux qui s'apprêtent à former le gouvernement interimaire d'en être les auteurs. Dix d'entre eux sont assassinés le lendemain par la garde présidentielle rwandaise. Plus tard, Paul Kagame sera accusé à son tour, notamment par la France. Paul Kagame ménera les troupes du FPR à la victoire militaire contre les Forces armées rwandaises et le gouvernement intérimaire. Malgré des troupes inférieures en nombres (15 000 hommes contre 50 000) et des moyens militaires moins important, faisant preuve d'un grand sens stratégique et d'une grande fermeté, il bénéficiera aussi de l'épuisement moral et médiatique des troupes adverses mobilisant toute leur énergie dans la conduite d'un génocide d'une violence inouïe qui fera environ 10 000 morts par jours pendant cent jours et exterminera plus de 90 % des Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Il devient vice-président du Rwanda et Ministre de la Défense le 19 juillet 1994. Des officiers français gardent une rancune tenace contre Paul Kagame qu'ils considéraient comme leur ennemi, le « Khmer noir », et dont la victoire militaire est ressentie comme l'échec des opérations militaires françaises « Noroit » et « Turquoise » et comme une réminiscence de la défaite française en Indochine.

L'"homme fort" du Rwanda

Paul Kagame sera ensuite l'artisan de la reconstruction du Rwanda, complètement détruit et vidé par le génocide. Mais en même temps il est probablement le principal artisan du renversement de son homologue du Zaïre en 1997, le président Mobutu Sese Seko, dont le pays est quatre-vingt dix fois plus grand et autrement plus riche que le Rwanda. On le surnomera le « Napoléon des grands lacs ». Des proches de ses officiers racontent qu'au départ les rwandais n'avaient pas l'intention de renverser Mobutu Sese Seko. Mais devant la faible résistance qu'ils ont rencontré au Zaïre ils auraient décidé d'aller jusqu'à Kinshasa, entrainant l'Ouganda, qui ne voulait pas être en reste, et l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila dans leur sillage, lors de la Première guerre du Congo.

Paul Kagame est élu président de la République par le Parlement le 17 avril 2000, après l'obtention de la démission de Pasteur Bizimungu. À la suite de l'instauration d'une nouvelle constitution par référendum, il est réélu au suffrage universel direct le 25 août 2003 avec plus de 95 % des voix.

La personnalité de Paul Kagame

Les occidentaux qui approchent Paul Kagame le décrivent comme quelqu'un de courtois, calme et lucide et avec lequel le « courant passe bien ». Ses détracteurs voient en lui un tortionnaire mal éduqué, d'une dureté implacable, ancien voyou-mafieu de Kampala.

Le régime de Paul Kagame et les droits de l'homme

Les faits et les évênements de son régime politique donnent une impression contrastée qui laisse transparaitre des méthodes militaires et une ouverture à l'émancipation des femmes :

Après le génocide il a fait fusiller des militaires de son armée qui se sont livrés à des actes de vengeance sur les populations liées aux génocidaires.

Lors de la campagne en RDC contre les forces génocidaires qui s'y étaient réfugiées, ses troupes de l'armée patriotique rwandaise ne firent pas la distinction entre les anciennes milices du génocide, ou les ex Forces armées rwandaises, et les populations civiles qu'elles avaient prises en otage. En 1996, Il y eu probablement cinquante à cent mille personnes massacrées ou mortes d'épuisement et de maladies dans ces poursuites, vieillards, malades, femmes et enfants compris. De plus la déstabilisation de la RDC, conséquence du repli des génocidaires accompagnés par l'opération française Turquoise, et des poursuites de Kigali, a amplifié un conflit qui a impliqué une dizaine de pays africains et fait au moins trois millions de mort au Zaîre devenu République démocratique du Congo. Déjà épuisée par le « mobutisme », la RDC ne s'en relève toujours pas.

Les menaces ou réalités d'incursions rwandaises en RDC pour régler le problème des milices interahamwe apparaissent à beaucoup comme un prétexte pour contrôler l'Est du Congo, où vivent de nombreux congolais rwandophones, et dont une partie a été une province rwandaise avant la colonisation.

La seule personnalité qui aurait pu être un adversaire redoutable aux élections présidentielles de 2003, l'ancien Président de la République Pasteur Bizimungu, a été emprisonnée pour quinze ans, six mois avant les élections, par la justice rwandaise. On déplore des disparitions inexpliquées de quelques opposants et des assassinats politiques inexpliqués. D'autres ont été maltraités pendant la campagne électorale. Il se dit volontier à Kigali que des fraudes ont eu lieu pendant les élections présidentielles qui expliquent un score aussi pharaonique.

La culture rwandaise induit traditionnellement une très grande crainte des autorités. La personnalité de Paul Kagame ne renverse pas cette tradition et semble s'en nourrir... alors que cette crainte avait déjà nourri, avant lui, le génocide conduit par les « dignitaires » du régime précédent.

Le Rwanda est le pays le plus exemplaire au monde dans la participation des femmes au pouvoir politique. 49 % des députés, 30 % des sénateurs et des ministres sont des femmes. Madame Kagame prend une part très active dans la politique sociale du Rwanda et la lutte contre le sida, autre fléau du génocide dont le viol fut une arme de prédilection y compris sur des fillettes de moins de dix ans.

Enfin il convient de rappeler que la lutte contre l'ethnisme est un des thèmes du FPR et de Paul Kagame, bien avant le génocide de 1994. Ce combat contre l'idéologie de l'ethnisme est inscrit dans la nouvelle constitution. Cette lutte contre l'ethnisme est perçue par d'autres comme une volonté de faire passer discrètement le pouvoir d'une minorité. Mais il faut bien reconnaitre que les politiques au pouvoir sont issus dans les mêmes proportions que la répartition traditionnellement admise des soi-disantes ethnisme qui n'en sont pas, sans doute par précaution politique, même si ces quotas de population ne sont plus constitutionnels. Un fait divers récent est révélateur de la réalité de ce combat : un adjoint au maire de Kigali avait refusé à sa fille d'épouser un Hutu. Le prétendant éconduit a eu gain de cause devant la justice. L'adjoint au maire vient de faire quelques mois de prison pour ce seul motif.

Présentation selon les adversaires de Paul Kagame

Version occidentale

Ce chapitre est la première version de cet article et avait donné lieu à un désaccord de neutralité expliqué en page discussion

Paul Kagame est le Président de la République du Rwanda. Il fut élu le 26 août 2003 avec 95 % des voix.

Bien que considéré comme libérateur (malgré le fait qu'il soit le principal suspect dans l'assassinat du Président Habyarimana, qui a servit de détonateur au génocide) parce que son armée met fin aux massacres de 1994, il se montre très vite sous un jour nouveau.

Au départ il met au pouvoir un Hutu, Mr Pasteur Bizimungu pour faire croire à l'opinion internationale qu'il n'est pas homme à s'arrêter sur les considérations ethniques mais la réalité sur le terrain est toute autre, l'homme dirige tout le pays d'une main de fer et son parti le FPR est présent à tout les niveaux de pouvoir. Son ethnie les Tutsi (ethnie minoritaire au Rwanda) s'empare du pouvoir dans sa totalité et M. Kagame refuse de négocier avec les différentes oppositions (hutu en general) qui n'ont d'autre choix que de se muer en mouvements rebelles.

En 1997, il franchit une nouvelle étape en s'ingérant dans les affaires internes et en violant la souveraineté nationale du Zaïre du Maréchal Mobutu. Cette ingérence débouchera sur un conflit voilé qui fera des millions de morts (entre 3 et 5 millions de morts selon Amnesty International) et qui se perpétue encore actuellement.

L'année 2003 sera l'année de la légitimité. Après avoir poussé Bizimungu (qui était en fait son pantin) vers la sortie, Kagame cherche à légitimiser son pouvoir. Et c’est sans surprise qu’il remporte les élections avec un résultat non moins surprenant de 95% des suffrages. Un an plus tard Bizimungu est emprisonné.

Etrangement, Mr Kagame ne sera jamais inquiété par la communauté internationale pour les troubles qu'il occasionne dans la région des Grand Lacs.

En réalité Kagame est passé maître dans l'art de la manipulation, surtout lorsqu'il s'agit d'utiliser le sentiment de culpabilité de la communauté internationale vis à vis du génocide de 1994 - qui a causé plus de 800.000 morts.

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