Sunday, July 9, 2006

La confession et le pardon, une voie vers la réconciliation

By Emmanuel MungwarakaramaLe processus de confession et de pardon, l’une des options adoptées par l’ état rwandais dans la voix vers l’ unité et la réconciliation est en cour de réussité 11 ans après le Génocide. Pilier pour les juridictions-Gacaca et pris comme une voie vers une justice réconciliatrice et rapide, la confession et le pardon sont des moyens pour la réhabilitation de la société rwandaise.

Eric Rurangirwa est étudiant à l’ Université Nationale du Rwanda- Butare. Agé de 35 ans, il est marrié et habite dans le district de Kayove, la province de Gisenyi. Il a accordé son pardon à Hitimana et Samuel , les assassins des membres de sa familles qui l’ont même ménacé. Rurangirwa l’a fait de sa propre volonté. Il a été le premier à approcher les meurtriers et leur a donné pardon du fond de son cœur même si cela ne lui a pas été facile du tout :
« Le fait de les pardonner m’ a pris un long temps . Je pouvais pas le faire moi même ; il a fallu l’intervation de Dieu», a-t-il dit.
Il a precisé qu’avant il n’était pas tranquille quand il rencontrait ces personnes. Il a bien pris l’initiative de les approcher pour en discuter. Ils ont fait un entretien et il a trouvé que ces assassins avaient eu cette idée et qu’il leur avait manqué une occasion mais ils ne lui furent pas totalement coopératifs au premier contact. Quand il est revenu pour leur dire ce qu’il pensait de l’affaire, ils ont accepté de lui dire quelque chose. Ils lui ont accordé leur participation et ont fini par demander pardon :
« J’ai pardonné Hitimana Samuel, une personne qui a tenté de me tuer. Il est venu me menacer dans mon refuge mais j’ai pu échapper. Après la guerre, je l’ai signalé à la police et il a été emprisonné. Mais dès lors je n’ai jamais été tranquille. Il pledait non coupable. Je lui ai rendu visite dans la prison ; on a discuté de l’affaire et il a accepté le meurtre. Il s’est conféssé, a demandé pardon et fut liberé de la prison. » a temoigné Rurangirwa Eric.

Sorti du prison, Samuel a avoué qu’il avait participé au meurtre de Rugengamanzi Egide, le grand frère d’ Eric. Samuel lui a demandé pardon et Rurangirwa le lui a accordé bien que Samuel soit toujours poursuivi par la justice parce que le crime de génocide est un crime contre l’humanité tout entier.

Le processus formel de confession et de pardon est régalement reconnu dans la justice rwandaise comme l’a souligné Jean claude Gakumba , le chargé des juridictions Gacaca dans la province de Butare :
« La loi de 1996, malgré les amendements de 2000 et 2004, régit ce processus et accorde une diminution des peines à quiconque le fait et dont la veracité de sa confession est acceptée et approuvéé par les hommes intègres.»
Gakumba Jean Claude nous a révelé que dans Butare , une province qui se trouve au sud du pays et la deuxième peuplée du Rwanda, beacoup de génocidaires se confessent même si Butare se place parmi les dernières provinces considérant le cas pour tout le pays . Selon les statistiques qu’ il possédait le 12 Avril 2005, 72% de plus de 24000 accusés du génocide qu’abritent la province ; ont fait leurs aveux et attendent la décision des juristes.

Selon les statistiques émmanant du secrétariat du bureau national chargé des juridictions-Gacaca , plus de 75% des presumés être coupables du génocide sur tout le territoire rwandais ; se sont confessés et attendent les considérations de la justice des Gacaca, pour la réduction ou l’ annulation totale des peines qui les attendent. Ceux qui l’ont déjà fait se félicitent et ne regrettent rien comme nous l’a signalé l’un d’eux Bucyana Garanti Mustapha , du district de Kabarondo , en province de Kibungo qui est à l’ Est du Rwanda.
« Après 10 ans de prison , j’ai regagné mes pénates grâce à la confession que j’ai faite. J’ ai avoué que j’ai tué deux personnes ; Mpogomo et Muzindutsi et j’ai demandé pardon d’abord à Dieu, puis à tout le pays en général, et les réscapés en particulier. Je suis présent dans tout les conférences-Gacaca où je contribue en donnant des témoignages en tant que témoin oculaire[……] . Il n’ya pas aucune rancune entre moi et les rescapés, plutôt les gens qui ont des relations familiales avec les personnes que j’ accuse me voient d’un mauvais œil mais je suis prêt à continuer ainsi.»

Selon Domitille Mukantaganzwa, la présidente du bureau national chargé des juridictions Gacaca, seulement 6000 dossiers des 120000 personnes accusées de Génocide et en prison au Rwanda ont été preparés pendant 11 ans. Avec Gacaca on attend l’augmentation du nombre des prisonniers qui peut s’éléver à 76o.ooo et avec ce rythme , il faudra plus de 125 ans pour que la justice se passe car sans elle , la réconciliation serait un rêve.Ainsi, partout dans le pays, les dirigeants sensibilise dans les prisons et sur les collines pour que les gens puissent se confesser envie de rendre facile, rapide et possible la justice 11 ans après le génocide. Dans la province de Kibungo, plus de 1800 prisonniers ont été temporelement libérés, moyennant les confessions faites et acceptées et leurs témoignages contribuent beaucoup dans les jurdictions-Gacaca.

« Beaucoup de survivants du génocide sont d’accord avec ce processus et sont prêts à pardonner » a declaré Higiro Jean , le coordinateur d’ IBUKA (une association des réscapés du génocide au Rwanda ), dans le distict de Kabarondo, en province de Kibungo. Mais on peut se demander s’ ils vont le faire volontiers ou contraints comme nous a honnêtement révélé l’ une d’eux, Emérence Gasayisire de Rwinkwavu en Kibungo :
«nous allons leur accorder le pardon. Que pouvons nous faire autrement ?[….]nous sommes contraints de le faire ainsi , bien entendu nous ne pouvons pas consentir sans que l'on nous met des batons dans les roues. Le ridicule ne tue pas.

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